
Éditeur : Steinkis
de Giorgia Marras
– L’impératrice Élisabeth a agi intelligemment. C’est un geste politique dont l’importance n’est pas négligeable.
1856, enceinte, Elizabeth de Bavière (dite Sissi) gravit un grand escalier pour rendre visite à sa fille Sophie. Cette dernière est logée dans les appartements de sa grand-mère l’archiduchesse Sophie de Bavière (qui a décidé que sa petite-fille portera le même prénom qu’elle). La belle-mère de Sissi a beau affirmer qu’elle n’agit que pour l’intérêt des Habsburg, Sissi en a assez de sa surveillance constante et que chaque détail de sa vie soit dirigé. Elle rappelle donc à sa belle-mère que c’est désormais elle l’impératrice d’Autriche.
Indépendante, Sissi prend peu à peu ses distances avec la cour impériale et se rapproche du peuple hongrois (dont la révolte a été écrasée lors du printemps des peuples en 1848-1849).
Cet album met l’accent sur la vie personnelle de Sissi alors que l’empire d’Autriche vacille. Les événements historiques sont mentionnés (mais la date n’est pas précisée). Mais après tout, peu importe. Ainsi, on voit l’impératrice Sissi au chevet des blessés de la guerre austro-prussienne (perdue par l’empire autrichien).
Et lorsque Sissi reproche à son fils d’avoir contracté une maladie vénérienne, de l’avoir transmise à sa femme et donc d’avoir rendu ce couple stérile, le constat est évident : Rodolphe ne sera jamais empereur et n’aura aucune descendance pour s’asseoir sur le trône.
Entre espoir et tragédies (au pluriel), il apparaît que la vie de Sissi est loin du conte de fées. Celui-ci appartient à la légende. La réalité est parfaitement retranscrite par un dessin en noir & blanc des plus austères.
Fiche technique
Format : album
Pages : 224
Éditeur : Steinkis
Sortie : 6 février 2019
Prix : 22 €