Le PIFFF (Paris International Fantastic Film Festival) est un rendez-vous parisien incontournable pour les fans de films de genre ! C’est au Max Linder Paronama et avec des invités que le festival a lieu.
Cette année (comme les précédentes), on a fait le déplacement pour découvrir quelques films de la sélection ! Voilà une année où le temps a joué contre nous, mais nous avons tout de même pu voir 3 films proposés.
Film d’ouverture : Dream Scenario de Kristoffer Borgli (sortie nationale le 27 décembre 2023)
Paul Matthews (Nicolas Cage) est un professeur d’université. Sans grande notoriété, il est frustré qu’on ne lui ait jamais proposé d’écrire un livre sur les théories qu’il enseigne à ses élèves. Il vit néanmoins tranquillement avec sa famille et n’a pas de problème spécifique. Jusqu’au jour où… les gens commencent à rêver de lui. Il se rend compte qu’il peuple les rêves de certains de ses proches, mais également d’inconnus.
Paul devient alors un phénomène incroyable sur les réseaux sociaux. Pourquoi lui ? Que fait-il dans ses rêves ? Est-il responsable des actes qu’il commettrait ? Cette nouvelle reconnaissance est une surprise, d’abord positive, elle se transforme peu à peu en un cauchemar dont il n’arrive pas à se détacher.
Après Sick of Myself (qu’on avait adoré) Kristoffer Borgli nous amène de nouveau sur la « rançon de la gloire ». En effet, cet homme qui était monsieur tout le monde change d’univers et on le voit perdre pied dans cette instantanéité folle. C’est extrême et on sent la tension monter. Il est fou de voir à quel point nos pensées peuvent avoir un impact sur l’image qu’on peut avoir d’une personne. Le cerveau humain est une machine puissante et peut pousser à faire des choses inconsidérées. Le réalisateur navigue également sur l’ordre du fantasme et de la force que peuvent avoir les cauchemars. Néanmoins, on peut-être déçu qu’il n’aille pas plus loin dans son concept. On s’interroge également sur l’origine des faits qui est finalement assez peu développée.
Dream Scenario est un film intéressant, mais qui souffre de quelques longueurs et d’un petit quelque chose qui aurait pu le rendre plus fort.
Film de la sélection : Vermines de Sébastien Vanicek (sortie nationale le 27 décembre 2023)
Kaleb développe peu à peu son commerce. Il est débrouillard, connait bien sa cité et ses habitants. Il vit avec sa soeur dans l’appartement familial. C’est source de tension car cette dernière rêve d’ailleurs. Pour lui, elle tourne le dos à leur histoire et à leur vie. D’ailleurs, ils sont en conflit quasi-permanent et elle s’amuse à éteindre les radiateurs de sa chambre. C’est énervant pour lui car Kaleb aime les animaux exotiques et il garde au chaud ses petits bébés dans sa pièce à vivre.
Le jeune homme apporte un jour à sa collection une belle araignée du désert. Malheureusement pour lui, cette dernière n’est pas domesticable et va peu à peu conquérir le nouvel environnement dans lequel elle est lâchée. Le film est là pour jouer sur nos peurs. Une bête mortelle se cache dans l’ombre, cette dernière se développe et se multiplie. Elles tissent une toile pour mieux piéger notre héros et ses compagnons.
Vermines est assez grisant (outre l’aspect invraisemblable de l’évolution de la petite bête, mais on s’en fiche), on salue la qualité du jeu des acteurs ainsi que la qualité des images qui nous sont proposées. On retrouve une atmosphère angoissante, on entend les pattes cliqueter dans la tuyauterie ou effleurer notre nuque. Néanmoins, la deuxième partie du film nous surprend et on a du mal à comprendre ce choix pour le développement de l’intrigue. Le propos en devient presque grossier et c’est un peu décevant car on s’éloigne du pur film de genre. La conclusion n’est d’ailleurs pas vraiment plus satisfaisante, car même si on a bien conscience que le film ne se veut pas réaliste, l’incohérence finit par paraître beaucoup trop important.
Film de la sélection : Moon Garden de Ryan Stevens Harris,
Emma est une petite fille aimée par ses parents, néanmoins, ses parents ne s’aiment plus. La situation familiale s’envenime et Emma est victime d’un accident. Dans le coma, la petite fille se retrouve seule avec elle-même et ses démons. Un monstre cherche à l’attraper et on sent que ce mal la ronge de l’intérieur. Est-ce que notre petite héroïne va se sortir de son cauchemar, on l’espère.
Moon Garden a un propos assez classique. Il y a plusieurs lectures à cette histoire que vit Emma. On l’observe ainsi évoluer dans un rêve qui parait sans fin. Sans fin car elle bascule toujours dans un nouvel environnement, sans fin également car le film souffre de quelques longueurs. Si on apprécie la qualité de la mise en scène et des décors, on se dit que ce n’est pas suffisant pour garder notre attention. C’est beau, la qualité des effets spéciaux et des montages sont appréciables, mais on s’ennuie un peu.
L’actrice incarnant la petite Emma fait son possible, elle manque cependant parfois d’un peu plus de spontanéité. C’est difficile pour elle car elle est à l’écran en permanence. Moon Garden est visuellement très réussi mais ne supporte pas son histoire jusqu’au bout.