My first Sony – Avis +

Présentation de l’éditeur

Yotam enregistre tout sur son petit magnétophone Sony. La vie qui passe, à commencer par celle de ses parents, plutôt déglinguée, les récits des uns et des autres, pittoresques en diable, toutes les histoires que l’on raconte en famille et ailleurs sur l’amour, le sexe, la religion, la politique, la guerre, d’hier et d’aujourd’hui, la Shoah, les luttes, l’immigration, l’exil… Et c’est toute la société israélienne contemporaine qui défile ainsi, dans un tourbillon aussi drôle qu’époustouflant!

Avis d’Enora

My first Sony retrace la saga d’une famille israélienne, à travers le regard innocent, naïf et imaginatif, d’un petit garçon de dix ans, Yotam. Cette deuxième génération issue de rescapés de la Shoah, porte toujours en elle, les blessures non cicatrisées: Yotam se promène en permanence avec un petit baladeur Sony, c’est sa façon à lui de contrôler les événements et le temps qui s’écoule, sa façon aussi de fixer les choses et les êtres dans la mémoire et le souvenir.

Yotam ne connaît rien de l’histoire de sa famille au-delà de ses grands-parents, son passé familial est verrouillé d’absences et de non-dits, et à partir des brides de conversations qu’il attrape, il va chercher à se construire une appartenance et par là, une identité. Sa petite sœur, Naama, interroge elle aussi les plaies du passé en dessinant des visages sans bouche, et c’est pour les mêmes raisons que leur père, mari volage et écrivain raté va se lancer dans le recueil de témoignages de rescapés avant de sombrer dans une solitude dépressive.

De digression en digression, au rythme de la vie quotidienne et des découvertes de l’enfant, c’est non seulement la vie des êtres qui lui sont chers mais aussi tout un pan de l’histoire d’Israël qui se dévoilent. Cette famille que l’on suit au fil de ses déchirements tant sentimentaux, filiaux, que politiques et qui nous devient de plus en plus attachante à mesure que nous progressons, est aussi l’occasion pour Benny Barbash d’explorer l’Histoire et la société Israélienne. Le ton du récit oscille constamment entre émotion, naïveté et ironie comme lorsque le père demande la déduction des frais engagés pour la thérapie familiale, en expliquant que l’investissement pour la réparation des relations à l’intérieur de la famille, est identique à l’investissement engagé par une entreprise pour la sauvegarde de son équipement.

My first Sony est paru il y a quatorze ans en Israël, propulsant d’entrée de jeu son auteur parmi les écrivains marquants de sa génération. Le Salon du livre 2008 a été l’occasion pour les éditions Zulma de le faire découvrir au public francophone. Un excellent travail de collaboration entre Benny Barbash et sa jeune traductrice Dominique Rotermund, nous permet en plus, de bénéficier d’une traduction conforme aux intentions de l’auteur. A la fois drôle, émouvant et profond, My first Sony mérite véritablement le Prix Grand public décerné au Salon du livre.

Fiche technique

Format : broché
Pages : 475
Editeur : Zulma
Collection : Littérature
Sortie : 24 janvier 2008
Prix : 22 €