La prédiction des ombres – Avis +

Présentation de l’éditeur

Les ombres se lèvent et se lèvent encore, jusqu’à obscurcir le soleil. Tu dois les rassembler… Dotée de pouvoirs magiques exceptionnels, Wren Valère n’a peur de rien. Mais cette prédiction, délivrée par une voyante, la laisse perplexe. Qu’est-elle censée faire ? Est-ce un avertissement, une incitation à remettre de l’ordre dans son existence ?

Depuis quelque temps, en effet, sa vie est sens dessus dessous. Son fidèle associé Sergueï est devenu son amant… alors qu’elle s’était promis de ne jamais mêler sentiments et travail. Et pour ne rien arranger, un climat délétère règne sur la ville : un vent de panique agite l’ensemble de la communauté magique, d’étranges disparitions attisent la haine entre les clans, la suspicion gagne les esprits… Rassembler les ombres… Et s’il s’agissait pour Wren de prendre la tête des rebelles opposés au pouvoir officiel du Conseil des Mages ?

Avis de Domino

Il y a des romans qui appartiennent à des cycles mais qui restent compréhensibles même si on découvre la série au deuxième voire au troisième tome. Chaque livre est autonome et seul un lien ténu, voire artificiel relie les romans entre eux. Cela peut-être un lieu, des personnages, ou une intrigue assez lâche. Et puis il y a des romans qui forment un tout. Physiquement, on a entre les mains plusieurs livres, avec des titres différents, des intrigues propres et pourtant un lien puissant relie les romans et si on prend le cycle en route on est vite perdu. La prédiction des ombres appartient à cette seconde catégorie. Pour apprécier pleinement l’histoire il est absolument vital d’avoir lu les 2 premiers. Alors si ce n’est pas le cas, n’en commencez pas la lecture et lisez d’abord La magie de l’orage et La malédiction de l’ombre ! Faute de cela, vous risquez d’être rapidement perdu et de plus vous ne pourrez percevoir toute la richesse de ce troisième roman de la série des Retrievers de Laura Anne Gilman.

A l’inverse, ceux qui connaissent la série retrouveront avec plaisir les deux héros Wren, la Récupératrice et Serguei son associé, amant et Profane de son état ainsi qu’un certain nombre de personnages déjà présents dans les deux précédentes histoires dont l’inénarrable O.P. Dans ce troisième opus, ce qui frappe de prime abord c’est l’accéleration des évènements et de la narration. Certains faits demeurés obscurs dans les deux premiers tomes trouvent un début d’explication et certains caractères plus fouillés ouvrent des pistes de réflexion. Si on en apprend plus en effet sur les faits, on découvre également des pans de la personnalité de certains personnages comme les failles de Serguei ou la profondeur insoupçonnée de O.P. Le Silence et le Conseil également perdent un peu de leur opacité même si au final, les révélations posent plus de questions qu’elles n’en résolvent !

Le roman balance ainsi entre l’approfondissement de la relation entre Wren et Serguei qui se fait plus dense mais également plus âpre et les rapports qui deviennent plus tendus entre les différents membres de la communauté magique. Wren et Serguei découvrent les joies mais également les frustrations d’une relation sentimentale qui s’installe dans la durée. La passion est toujours là mais les doutes et aussi la peur de ce qui pourrait se passer s’invitent et viennent brouiller un peu plus les cartes, sans compter les évènements tragiques qui ponctuent le roman.

L’histoire est même si bien menée qu’au cours du roman on croit discerner la trame générale qui était demeurée obscure jusqu’à présent pour s’apercevoir à la fin que l’auteur nous entraîne peut-être sur de fausses pistes. En effet, ce récit est le triomphe de la manipulation, chacun manipulant et utilisant les autres avec plus ou moins de bonheur et à un niveau qui confine à l’Art ! Tout s’éclaire par moment pour mieux s’embrouiller ensuite. On croit avoir compris, découvert les méchants pour découvrir qu’à la fin tout n’est pas aussi simple qu’on pouvait le penser. Wren et ses amis paraissent être pris dans une nasse refermée sur eux par d’autres personnages mais peut-être ces derniers sont ils également manipulés. C’est tout ce jeu qui anime le roman et lui donne sa trame si complexe, rendant ainsi le cycle proprement fascinant..

Au final, les deux héros apparaissent comme des pions d’un jeu qui les dépasse et dont les enjeux restent encore obscurs aussi bien aux héros qu’au lecteur ! Et comme l’auteur sait ménager le suspense, lorsque le roman s’achève, le lecteur frustré attend avec impatience la suite, car bien évidemment Laura Anne Gilman laisse en suspens les aspects les plus énigmatiques de son roman ! Il ne reste plus au lecteur à souhaiter qu’Harlequin ne tarde pas à traduire la suite de ce cycle Burning Bridges sorti en Juin 2007 aux Etats-Unis…

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 441
Editeur : Harlequin
Collection : Luna
Sortie : 1er novembre 2007
Titre original : Bring It On
Prix : 6,90 €