– Les races noires commencent d’ailleurs à donner des génies dans tous les domaines; les sciences, la médecine, la littérature. Il était temps qu’ils nous donnent un grand criminel.
Bond n’a jamais entendu parler d’un criminel d’envergure qui soit Noir. M. trouve aussitôt une explication: Mister Big n’est pas un Noir de sang pur « il a une bonne dose de sang français dans les veines« …. Qu’est-ce que vous voulez répondre à cela ? Félix Leiter son contact de la C.I.A. lui donne quelques conseils pour passer pour un américain « Vous pouvez parfaitement, lui avait affirmé Leiter, tenir une conversation américaine avec trois mots: Ouais…Non…et Sûr« .
Puis vient le contact avec Mister Big, patron de la pègre de New York et agent soviétique. Certains affirment même qu’il s’agit du Baron Samedi figure de la religion vaudou.
N’oublions pas la belle « Solitaire » (c’est son prénom) dont Mister Big utilise les talents de télépathe.
Ce deuxième roman de la série des James Bond fut rédigé en 1953 (à la Jamaïque) et devait s’intituler initialement Le vent du fossoyeur (d’après le nom donné à la brise de terre de la Jamaïque). Les réflexions d’un « ethnographisme douteux » correspondent à la mentalité des années 50. On remarquera qu’apparemment ni les Britanniques, ni les Américains ne disposent d’agents capable d’infiltrer discrètement Harlem. Les services secrets ne disposent pas d’agent de couleur. Ni James Bond ni Félix Leiter n’évoquent ce sujet. Il semble qu’il s’agisse pour eux d’une situation « normale ».
L’adaptation au cinéma apporta quelques modifications à l’histoire, entre autres l’invention du personnage de Rosie Carver interprétée par Gloria Hendry, Jane Seymour jouant le rôle de « Solitaire ».
Les liens de Mister Big avec l’URSS sont totalement superflus dans la description de ce personnage complexe. Néanmoins ils servent la détermination de Bond. La haine qu’il éprouve envers le SMERSH, depuis Casino Royal, constitue une profonde motivation.
Signalons que ce roman servira également de base au film de John Glen Permis de tuer avec Timothy Dalton. A noter dans ce film la séance de mutilation de Félix Leiter correspondant à la scène du roman. En effet le monde de Bond est extrêmement violent et s’il arrive à Timothy Dalton ou à Sean Connery de sourire, il s’agit d’un sourire carnassier. De son côté Roger Moore s’avère charmant…en totale inadéquation avec le personnage imaginé par Ian Fleming.
Fiche Technique
Editeur: Fleuve Noir
Collection : James Bond 007
Parution : mars 1997
Réédition, poche, 252 pages
Prix : 5,30 €