La mariée en cavale – Avis +

Présentation de l’éditeur

Georgeanne Howard, une vraie Belle du sud et la plus belle de son lycée, abandonne son fiancé au pied de l’autel quand elle réalise qu’elle ne peut pas épouser un homme assez vieux pour être son grand-père, aussi riche soit-il. John Kowalsky, sans le savoir, l’aide à s’enfuir et comprend, mais bien tard, qu’il vient de s’allier à la fiancée de son patron.

Au sommet de sa gloire de hockeyeur, ce bad boy n’a pas spécialement envie d’être le chevalier blanc de qui que ce soit, aussi belle soit la jeune femme à sauver. Mais une longue nuit les attend, une longue nuit trop chaude pour résister à la tentation.

Quand Georgeanne et John se rencontrent à nouveau, elle est sur le point de devenir la domestique la plus appréciée de Seattle et il n’est plus au temps des 400 coups. Il est très surpris d’apprendre que leur inoubliable nuit a produit une fille et il a bien l’intention de jouer un rôle dans sa vie.

Georgeanne est tombée amoureuse de John depuis le moment où elle a sauté dans sa petite corvette rouge sept ans auparavant mais elle ne veut plus mettre son coeur en péril. A-t-il vraiment changé ? Et va-t-il risquer la colère de son patron et une dernière chance de gloire pour lui prouver que cette fois son amour sera éternel ?

Avis de Marnie

Comme moi, vous préférerez certainement le titre original, soit Simply irresistible, nettement plus évocateur que La mariée en cavale, qui semble nous plonger joyeusement dans une comédie débridée. Or, il s’agit d’une romance contemporaine où l’on trouve certes, de l’humour, mais à petites doses qui alternent harmonieusement avec les moments d’émotion.

En fait, si vous appréciez Susan Elizabeth Philipps, vous serez comblés lorsque vous lirez Rachel Gibson. En effet, ses livres utilisent les mêmes recettes, soit des romances qui sentent bon une Amérique « sportifs gagneurs » qui affrontent des héroïnes en souffrance.

Celles-ci possèdent les ressources et aussi un enthousiasme détonnant et volontaire pour tirer leur épingle du jeu. L’auteur fait donc appel aux mêmes recettes et au même genre de héros que son célèbre prédécesseur. Donc, cela a un petit goût de copier/coller, toutefois nous ne nous en plaignons pas, parce que ces romances constituent de très plaisants divertissements.

John Kowalsky est un hockeyeur riche et célèbre presque en fin de carrière. Surnommé « le Mur », vous aurez compris qu’il fait partie de ces héros brut de décoffrage, qui frappent avant de discuter. Sept ans après une aventure d’un soir avec une jeune beauté qu’il pense assez niaise, soit la groupie de base, il retrouve une femme plus mure qui a pris sa vie en main et qui ne s’en laissera jamais plus compter.

Si l’on compare avec les romances de Susan Elizabeth Philipps, le récit manque un tout petit peu de nuance et d’approfondissement. Cependant, cette histoire est… malicieuse et charmante. Premier roman de Rachel Gibson, il est évident que cet auteur fait preuve d’entrain, de dynamisme et surtout d’une fraîcheur revigorante.

On croit totalement à la métamorphose de Georjie. Tout d’abord un peu sotte et crédule, son manque de confiance en elle l’a entraîné à commettre des erreurs, et lorsque nous la retrouvons en improbable self made woman, réfléchie et compétente, le talent de Rachel Gibson fait que nous acceptons sa transformation.

Nos deux héros ont un passé douloureux et ont subi diverses épreuves difficiles à surmonter. Nous suivons sans nous lasser les péripéties tumultueuses de leurs retrouvailles. Si le scénario semble classique, l’auteur parvient à parsemer son intrigue de très bonnes idées somme toute originales.

Ainsi, la romance secondaire entre Hugh et Mae, est parfaite. Elle apporte les moments d’humour nécessaires et rythme même l’action. De plus, le contexte quelques fois dramatique ou doux-amer de cette relation sentimentale constitue un rappel pour le lecteur d’une réalité assez sombre des années 90.

A cela s’ajoute la présence de Lexie, une petite fille aussi agaçante que drôle, aussi attendrissante qu’insolente et qui est pour beaucoup dans la réussite de ce roman. Quel dommage d’avoir attendu si longtemps pour traduire les livres d’un auteur qui n’a plus rien à prouver !

Avis de Valérie

Quel bonheur de découvrir le premier roman de Rachel Gibson et de constater à quel point son talent est évident, même si avec le temps elle maîtrise encore mieux ce mélange de légèreté et de profondeur, d’humour et de gravité.

Ici le sujet est difficile. Il est traité avec beaucoup de sensibilité par un auteur de grand talent. Georgie Howard est une jeune femme particulièrement malmenée par la vie. Abandonnée par sa mère, elle apprend avant ses 10 ans qu’elle a un problème ‘cérébrale’. Elle conclue qu’elle est retardée et que c’est sûrement pour ça que ni son père ni sa mère n’a voulu la reconnaître. Sa grand-mère ne voit que pour elle qu’un avenir : le mariage. Plus tard elle comprendra que ce n’était que de la dyslexie, mais elle restera marquée par la mauvaise image qu’elle a eu d’elle.

A l’âge de 19 ans, elle est sur le point d’épouser un homme beaucoup plus âgé, Virgil Duffy, qui lui assurera un avenir sans souci pécuniaire. Au moment de sauter le pas, elle prend peur et se sauve avec seulement un vanity contenant son maquillage… Elle tombe sur un jeune homme qui accepte de la prendre en stop, ne sachant pas qu’il s’agit de l’un des joueurs de son fiancé, possesseur de l’équipe de hockey de Seattle : les Chinooks.

Contrairement à ce qu’on pouvait attendre, le récit est loin de se résumer à une simple histoire d’enfant caché. Il s’agit au contraire d’une belle aventure pour deux personnes très différentes qui ont toutes les deux d’énormes problèmes à régler. Georgie est la belle du Sud typique avec une féminité exacerbée, un accent traînant et chantant et sait s’occuper de son intérieur comme personne.

Tandis que John est lui le parfait sportif, plus porté sur l’effort physique que la réflexion et qui a passé plus d’années à se détruire à coup d’alcool et de relations faciles que de tenter de se construire une vie équilibrée…

Sans jamais tomber dans le pathos, nous suivons la difficile reconstruction de ces deux âmes blessées, brisées par la vie et qui vont se retrouver autour d’une gamine unique en son genre. Lexie possède une vraie personnalité qui lui est propre et qui ne se plie pas au scénario pour faire plaisir aux grands.

En parallèle se dessine une jolie histoire entre la meilleure amie de Georgie, Mae et un autre hockeyeur. Leur couple n’est pas là seulement pour combler un vide mais sert aussi de rebond pour la trame. Les autres personnages secondaires sont également construits d’une manière sensible et leur présence contribue à la réussite de ce livre. On s’approche du format de la chronique soit de nombreux personnages intéressants et dont les caractéristiques sont toutes en finesse, sans manichéisme.

Comme nous l’écrivons souvent, nous ne pouvons que remercier un éditeur qui s’attache à offrir – comme ici – des romances de qualité, ne méprisant pas ses lecteurs en publiant tout et n’importe quoi. Comme il a ensuite l’intention d’imprimer la suite des aventures des Chinooks, nous ne pouvons que nous réjouir.

Avis de Callixta

Et voilà une nouvelle série consacrée aux sportifs, cette fois ce sont les hockeyeurs de Seattle, les Chinooks, de Rachel Gibson. Commencée en 1998, en pleine gloire de Susan Elizabeth Phillips et de ses Chicago Stars, elle en a toutes les caractéristiques. Il est évident que Rachel Gibson est fan du style de sa collègue et dans ce premier tome, elle louche de façon évidente vers elle avec ses héros complètement opposés, qui en font des tonnes chacun dans leur genre. Mais peu à peu, Rachel Gibson impose son style sensiblement différent et on se laisse happer par les hockeyeurs comme par les footballeurs.

Ne vous inquiétez pas si ce sport vous est aussi familier que le saut à ski ou la pelote basque, c’est aussi le cas de Georgeanne, notre héroïne qui n’a qu’un vague souvenir de la dernière fois qu’elle a un fait un effort physique et pour qui regarder un match à la télévision est déjà une façon de s’entraîner. Vous serez sans doute, comme elle, sensible à la virilité d’athlètes costauds, solides et bruts de décoffrage.

Georgeanne, par un coup du destin, a rencontré le propriétaire d’un club de hockey et a accepté de l’épouser. Mais quelques minutes avant la cérémonie, elle n’a plus le courage d’aller au bout de ce projet et de se marier avec un homme assez âgé pour être son grand-père. Elle va donc courir vers la sortie et directement dans la voiture de John Kowalski, un des joueurs de l’équipe qui s’éclipse pour rentrer chez lui. Il accepte, sans savoir qui elle est, de la conduire un bout de chemin et cela aura des conséquences insoupçonnées.

Le ton est donné et le style de Rachel Gibson est inventé dans ce roman qui est son tout premier. C’est drôle, très touchant et super sexy. Georgeanne est une de ses héroïnes dont on peut douter qu’elles peuvent nous plaire : superbe brune aux yeux verts, elle est dotée d’une poitrine avantageuse et d’un corps de rêve ainsi qu’une dose de charme qui lui permettent de séduire à peu près qui elle veut.

Elle affiche aussi un quotient intellectuel plutôt faible. Dyslexique non diagnostiquée, elle passe depuis son enfance pour une petite fille à la limite du retard intellectuel. On lui a alors dit qu’à défaut de devenir très intelligente, elle pourrait compter sur son physique. Elle a pu constater que cela fonctionnait ! Pourtant Rachel Gibson va superbement faire évoluer son personnage.

De la brune un peu stupide, elle va faire un portrait émouvant, évolutif d’une jeune femme qui a longtemps été perdue et ne connaissait pas sa place dans le monde. Face à elle, le héros et le classique mâle alpha, lui-même aux prises avec une histoire sentimentale et familiale compliquée. L’intrigue n’est pas très originale et sent un peu ses années 90 puisque notre couple va se retrouver autour d’une petite fille née de leur courte liaison.

Lexie est un véritable atout du livre. Elle joue un rôle important et elle est parfaitement dessinée, insolente, amusante, décalée. Sa relation naissante avec son papa qu’elle ne connaissait pas est adorable. Le grand John Kowalski, tout en muscle, surnommé « Le mur », va jusqu’à jouer avec les Barbie de sa fille et à lui acheter un chihuahua. C’est drôle, mignon et cela sonne juste.

Quant aux personnages secondaires, ils nous éblouissent également dont le grand-père de John, son initiateur au hockey. Les amis de l’équipe des Chinooks sont également bien présents dont un gardien de but qui a droit à une minuscule intrigue secondaire avec l’amie de Georgeanne.

Voilà donc un excellent premier tome qui ne souffre pas trop d’avoir déjà plus dix ans. Certes, on sent que les intrigues de romance ont évolué ainsi que le monde dans lequel évoluent John et Georgeanne mais l’histoire est bonne, le ton très bien trouvé et entre sourires et émotion, le voyage est bien agréable.

Depuis, Rachel Gibson a écrit cinq autres tomes dont plusieurs ont été nominés pour des récompenses. Le tout dernier est sorti au printemps 2011. J’ai Lu va ainsi continuer à nous faire partager les aventures de ces joueurs de hockey, pour notre plus grand plaisir.

Fiche Technique

Format : poche
Editeur : J’ai lu
Collection : Promesses
Sortie : 6 juillet 2011
Prix : 6,90 €