Présentation de l’éditeur
Novembre 1999. Un mois avant l’An 2000. Un nouveau millénaire s’annonce pour une nouvelle Afrique du sud. Mais tout n’est pas rose malgré la fin de l’apartheid. Après quatre années d’études, Bafana vient de rater ses examens d’avocat. Il revient à Soweto, le cœur lourd. Incapable de décevoir les siens, qui placent tous leurs espoirs en lui, il est entraîné dans l’engrenage du mensonge. Jusqu’où ira celui que tout le township surnomme désormais » Avo » ? Doit-il avouer son échec et décevoir les attentes ou préserver les apparences en continuant à mentir ?
Niq Mlhongo brosse le portrait haut en couleurs d’une société en plein bouleversement, campe une galerie de personnages truculents, joyeux, violents et exaspérés, et jette une lumière tragi-comique sur les difficultés de la vie dans le township.
Avis d’Enora
Après Chambre 207, les éditions Yago continuent leur effort pour faire découvrir au public français la nouvelle génération de jeunes auteurs sud-africains.
Après quatre années d’études de droit au Cap, Bafana Kuzwayo retourne chez lui à Chiawelo, district du township de Soweto. Nous sommes en novembre 1999 et Bafana qui porte l’espoir de sa famille pour transcender la pauvreté de leurs racines, essaie de trouver, pendant les vingt-sept heures de voyage en train, la meilleure façon de leur annoncer son échec. Mais à son arrivée, sa mère et ses oncles qui se projettent déjà dans un avenir meilleur, ne lui laissent aucune ouverture. Rongé par la culpabilité, Bafana préfère mentir et dire que l’université ne lui donnera le résultat de ses examens qu’après qu’il ait remboursé son prêt d’étude. Son mensonge va entrainer une série de réactions (comme la vente de la maison pour rembourser ses dettes d’université) dont les conséquences vont l’enliser. Voilà comment il se retrouve avec un faux diplôme d’avocat et un ancien salon de coiffure comme cabinet…
Avec un rythme enlevé, Niq Mhlongo raconte une histoire à la fois drôle et poignante, celle d’un jeune homme qui appartient à la génération post-apartheid. Après les larmes vient le temps des rêves brisés et l’échec de Bafana fait écho à cette société sud-américaine déshéritée dont les espoirs disparaissent au fur et à mesure. Pris entre les difficultés économiques, la corruption, le sida et la xénophobie, ces gens galèrent pour changer leurs conditions de vie.
Pour démontrer cela, le romancier s’appuie sur toute une galerie de personnages hauts en couleur, attachés à leur culture, leurs traditions : l’oncle Nyawana qui ne veut plus aller à la messe depuis qu’il pense que Jésus a renié ses parents biologiques, qui se bat pour son droit à grossir et a voté ANC aux dernières « érections » nationales. PP qui croit à la diplomatie créative c’est à dire l’art de soudoyer les officiers de justice et qui pense que la meilleure façon de savoir si l’on a le sida c’est de mettre sa copine en cloque et de voir si le môme sort indemne…
L’auteur utilise un langage vivant qui mêle indifféremment anglais, afrikaans, zoulou, sésotho. Pour la jeune génération noire urbaine, ce mélange de langages, appelé Scamto ou « parler du township » symbolise la volonté de rassembler en une seule et même langue fédératrice plusieurs idiomes, sources de division pendant l’apartheid[[note de la traductrice]]. Et pourtant si cette langue préserve leur culture, elle ne permet pas de sortir du township ni de formuler de grandes pensées, dit le personnage principal et à travers lui, l’auteur[[Mhlongo is however the first to admit that if he wasn’t writing in English he probably wouldn’t be a writer himself, “I don’t think I would be writing at all, if I was not writing in English. You see, the first books I ever encountered were in English, so really, that is the only writing I know.” www.mediaclubsouthafrica.com]].
Roman à la fois émouvant, plein d’humour et réaliste, After tears attaque de front tous les problèmes qui se posent à la jeune génération post-apartheid et amène à réfléchir sur les changements bons ou mauvais qui se déroulent actuellement et sur la façon de bâtir un avenir meilleur.
Fiche technique
Format : broché
Pages : 224
Editeur : Yago
Sortie : 15 mars 2010
Prix : 20 €