Nuits de velours – Avis +

Présentation de l’éditeur

Angleterre, 1822.
Depuis leur récente arrivée d’Irlande, Lillian O’Rourke vit chichement à Londres avec sa mère malade et ses deux soeurs. D’une beauté solaire, Lillian est remarquée par une dame de la bonne société qui la prend sous son aile et l’introduit dans les cercles mondains. Là, la jeune fille rencontre le marquis d’Olney qui, contre l’avis de ses parents, demande sa main. Bien que peu amoureuse, Lillian n’hésite pas : cette riche union mettra sa famille à l’abri du besoin. Mais, le jour de la cérémonie, elle est enlevée par Devlin Farell, un homme au passé mystérieux qui poursuit une vengeance personnelle…

Avis de Domino

Suite directe de Lady Libertine, paru il y a quelques mois dans la même collection, Nuits de velours reprend le fil de l’histoire. Lady Libertine s’achevait par la déroute de La Fraternité du Sang, une secte sataniste, la mort de son chef mais aussi par la fuite d’un bon nombre de ses membres. Dans ce dernier roman, alors que la famille Hunter se focalise sur la traque de ces hommes, Devlin Farrell, le roi de Whitechapel, tout en apportant sa contribution à la recherche des fuyards, poursuit un dessein secret. Bien malgré elle, Lillian O’Rourke le jour où elle accepte d’épouser le marquis d’Olney scelle son destin.

Lillian est obsédée par le désir de sauver sa famille de la ruine. Même si sa sœur Isabella dans Lady Libertine a déjà rempli ce rôle, elle estime qu’elle doit se sacrifier. Sa mère rêve d’être la mère d’une duchesse, alors elle sera duchesse ! Mais sa route va croiser celle de Devlin Farrell et son destin en sera changé.

Devlin, roi de la pègre mais possédant une bonne éducation et des goûts de luxe, qui dans le précédent roman était apparu comme un personnage énigmatique, livre enfin son mystère. Mû par un désir profond de vengeance qui guide ses actes depuis plus de vingt ans, le jour où le marquis demande Lillian en mariage, Devlin sait qu’il tient sa vengeance.

Nuits de velours est une excellente suite mais à l’ambiance nettement moins sombre. Les turpitudes de la bonne société ne sont plus qu’évoquées ainsi que les bas-fonds londoniens. Le roman est plus classique dans sa trame, plus axé sur la relation amoureuse et moins sur l’enquête qui n’apparaît qu’en arrière-fond. Ce parti-pris rend le roman moins noir et moins désespéré. La perversion est toujours présente mais de façon atténuée. Alors que dans Lady Libertine, Gail Ranstrom la décrivait, dans Nuits de velours elle n’est plus que sous-jacente : Le duc et son fils sont des débauchés mais leur perversion n’est que suggérée par des gestes, des ricanements, des réflexions et un cynisme assumé.

Même si Nuits de velours n’a pas l’originalité des précédents romans de Gail Ranstrom, on prendra beaucoup de plaisir à sa lecture. Ce roman introduit une note de franche gaieté dans un cycle qui était jusqu’à présent plutôt marqué par la noirceur. C’est ainsi qu’on s’amusera des joutes verbales auxquelles se livrent les deux héros et de certains dialogues à double sens. On appréciera également à sa juste valeur leur art consommé du déshabillage et du délaçage d’un corset…

Si le roman manque un peu de profondeur, cela est largement compensé par la légèreté des dialogues et la sensualité de certaines scènes. Pas sûr que le lecteur perde au change… Une chose est néanmoins certaine, une fois le livre refermé, on ne regardera plus jamais un escalier ou un corset du même œil…

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 340
Editeur : Harlequin
Collection : Les historiques
Sortie : 1 juin 2009
Prix : 5,95 €