La belle endormie – Avis +

Résumé de l’éditeur

Assis dans la salle de lecture de la bibliothèque royale de Turin, un homme compulse des documents relatifs à sa famille d’origine aristocratique, l’une des plus anciennes de l’histoire de l’Italie. La bibliothécaire, une jolie brune, gironde et mystérieuse, dépose sur sa table un carton frappé des armes de l’illustre famille.

L’homme y découvre, dans une petite enveloppe, soigneusement calligraphié, un texte érotique signé Maria Galante, dans lequel apparaît une certaine Felicita. L’histoire tragique et sulfureuse de Maria Galante, seizième enfant d’Ercole Tomaso Roero marchese di Cortanze qui fut vice-roi de Sardaigne de 1727 à 1731, fait partie des contes et légendes du Piémont. Dépositaire d’un terrible secret, la jeune marquise hante chaque nuit les couloirs du château de Cortanze.

Lorsque les ébats amoureux auxquels elle assiste sont à son goût, elle prend forme humaine, et, dit-on, y participe… L’homme, descendant direct de Maria Galante, finit par se rendre dans le vieux château aujourd’hui transformé en hôtel de luxe, et dont l’édification remonte au XIIe siècle. Afin d’y vérifier la véracité de la légende, il décide de passer plusieurs nuits dans la chambre de la malheureuse marquise. C’est Francesca, une très étrange femme de chambre, qui l’y conduit.

Avis de Callixta

Gerard de Cortanze a des origines italiennes, tous ceux qui le lisent régulièrement le savent. Originaire d’une grande famille du Piémont, il nous livre avec La Belle endormie, un roman où réalité se mêle harmonieusement à l’onirique et à l’érotisme.

Nous voilà avec lui, Gérard de Cortanze, à Turin où ses recherches généalogiques l’ont conduit. Enfermé dans une bibliothèque et aux prises avec les entrelacs de ses aïeux, l’auteur va basculer dans une autre réalité où ses ancêtres rejouent un drame ancien.

En effet, au détour d’une boîte d’archives apportées par une charmante et fort bien renseignée employée, il tombe sur les confidences brûlantes mais bien trop courtes d’une certaine Maria Galante. Quelques explorations supplémentaires suffisent pour découvrir que Maria et son amie Felicita ont partagé une liaison et qu’un prêtre licencieux s’est immiscé dans le couple formé par les deux jeunes femmes. Que s’est-il véritablement passé plus de 250 ans auparavant ? Pourquoi Maria a cette réputation terrible et comment se fait il que le prêtre ait été retrouvé mort dans sa sacristie ?

Gérard de Cortanze va jouer avec son histoire balançant sans cesse entre la réalité la plus exacte et l’invention. Son histoire se situe au printemps 2008 au moment des élections législatives italiennes et malicieusement, l’auteur parsème de commentaires ces moments particuliers qui ont vu la victoire du camp de Berlusconi. Tout aussi réelle est la famille turinoise de Gérard de Cortanze, et sans doute lorsqu’il évoque des collègues auteurs réunis dans l’ancien château familial des Cortanze transformé en hôtel de luxe, pense t-il très fort à une situation vécue !

Mais le récit bascule souvent dans le rêve. Est-elle réelle cette femme qui hante ses nuits ? Est-elle vraiment Maria Galante ou son fantôme et qui est Francesca, l’accorte employée de l’hôtel ? Une réincarnation de Felicita ?

Gérard de Cortanze s’amuse avec nous, nous conduit là où il veut d’une plume légère et élégante. Les scènes érotiques servent le roman souvent écrites à la manière des romans licencieux du dix-huitième siècle, époque à laquelle vivaient les différents protagonistes. Le marquis de Sade n’aurait sans doute pas renié quelques-unes de ces phrases.

Le roman est presque trop court et apportent des réponses à toutes nos questions en une chute qui éclaircit totalement les limites entre rêve et réalité. Voila donc un joli texte plein de surprise et écrit avec beaucoup de talent qui se lit d’une traite.

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 124
Editeur : Editions du Rocher
Collection : Le serpent à plumes
Sortie : 15 mai 2009
Prix : 14 €