
Lieu : allée des justes – Paris
à partir du 1er avril 2025
Présentation officielle
En commémoration des cent dix ans du génocide des Arméniens, le Mémorial de la Shoah présente une exposition en plein air le long de l’Allée des Justes, accessible à tous. Elle est consacrée aux événements qui préfigurent les meurtres de masse qui se sont produits au cours du XXe siècle, en mettant également en exergue le déni dont il continue à faire l’objet. Une exposition itinérante est aussi disponible pour prolonger la sensibilisation des scolaires à ce « crime contre l’humanité et la civilisation ».
Avis de Valérie
Le grand intérêt de cette exposition est qu’elle est synthétique est ouverte à tous puisqu’elle est installée à côté du mémorial de la Shoah, allée des Justes à Paris. Si elle se suffit à elle-même, un guide éclairé permettra bien sûr de mieux comprendre les enjeux en présence.
En vingt-quatre panneaux, cette troisième itération des ressources du mémorial organisé par les commissaires d’exposition1 se découpe en trois impératifs, qui reviennent dans tous les génocides : Stigmatiser, Détruire, Exclure. Cette mécanique simpliste fonctionne parfaitement pour arriver à éliminer du territoire les personnes jugées inférieures, nocives à la majorité, trop différentes ou pas totalement intégrées.
Selon la tradition, les Arméniens descendraient de Noé par son arrière-petit-fils Haïk2. Il est écrit dans la Bible que l’arche, après avoir erré sur les flots, s’est fixée sur le mont Ararat, que l’on situe de nos jours en Turquie. Le peuple Haï a donc toujours vécu à la convergence de plusieurs états, notamment entre l’empire ottoman et la Russie.
Si les massacres ont commencé avant la Première Guerre mondiale, les autorités ottomanes se sont servies du conflit pour noyer les morts dans la masse et accuser les populations de trahison. Aujourd’hui, une trentaine de pays reconnaissent le génocide arménien. Ce n’est bien sûr pas le cas de la Turquie, qui invoque encore des déplacements et des fuites liés à la guerre, des actes de trahison et la répression légitime de rébellions dans un contexte de conflit mondial.
Cette exposition nous rappelle que la mémoire des peuples persécutés est un combat toujours actuel, et que la mécanique des génocides, éprouvée par l’Histoire, n’est jamais loin de se remettre en marche. Reconnaître, nommer, transmettre : autant d’actes nécessaires pour que l’histoire ne serve jamais d’alibi à l’oubli, ni à la répétition.
- Claire Mouradian, directrice de recherche émérite, CNRS ; Raymond Kévorkian, directeur de recherche émérite, Institut français de géopolitique, université Paris 8 ; Yves Ternon, historien, président du Conseil scientifique pour l’étude du génocide des Arméniens ↩︎
- Ils se surnomment eux-mêmes Haï et leur pays est l’Haïastan ↩︎
Fiche technique
Date : à partir du 1er avril 2025
Adresse : Mémorial de la Shoah – Allée des Justes -75004 Paris
Nos photos de l’exposition (crédit photo : VR pour Onirik.net)