documentaire multinational de Ayman El Amir et Nada Riyadh (2025)
Présentation officielle
Dans un village du sud de l’Égypte, une bande de jeunes filles se rebelle en formant une troupe de théâtre de rue. Rêvant de devenir comédiennes, danseuses et chanteuses, elles défient leurs familles coptes et les habitants de la région avec leurs performances audacieuses.
Avis de Marielle
Pendant quatre ans, Ayman El Amir et Nada Riyadh ont suivi et filmé une troupe de théâtre de rue formée par des jeunes filles coptes dans un village reculé du sud de l’Egypte. Les scènes qu’elles jouent dans les rues dénoncent les réalités que vivent les jeunes filles, telles que le mariage forcé, l’absence de liberté dans leur choix de vies. Au delà de l’aspect créatif, cette troupe est un acte de résistance pour proclamer leur droit à vivre autrement.
Les réalisateurs ont réussi une approche immersive. Une caméra discrète permet, par une grande proximité, de capter les conversations entre amies, les confrontations avec leurs pères, leurs fiancés, mais aussi leur complicité. Ces moments d’intimé sont très spontanés et authentiques. Le rythme du film balance entre des instants de légèreté et des scènes plus graves révélant le poids fatidique des traditions. Même si le pouvoir masculin est omniprésent, le film montre des hommes qui évoluent, tel un père soucieux de voir sa fille faire le bon choix pour son futur mariage.
Les Filles du Nil est un documentaire émouvant, à la fois tendre et percutant, qui célèbre la résilience et la créativité face à l’adversité. Nada Riyadh et Ayman El Amir signent une œuvre qui touche à l’universel, portée par des héroïnes dont le courage et les rêves marquent l’esprit.
Récompensé à juste titre, ce film est une invitation à réfléchir sur la place des femmes et sur le pouvoir émancipateur de l’art, même dans les contextes les plus difficiles. Un très beau récit humain.
Fiche technique
Sortie le 5 mars 2025
Durée : 102 minutes
Genre : documentaire
Récompense : Oeil d’or du meilleur documentaire, Semaine de la Critique du Festival de Cannes 2024