Mon infractus (quand j’étais DJ)– Avis +

Editeur : Glénat

de Hervé Bourhis

– Je tique un peu quand j’entends les expressions « Faut pas être cardiaque » ou « Ça m’a brisé le cœur ». Je sais pas. Ça m’agace.

Un matin, Hervé Bourhis se réveille oppressé comme si un éléphant s’était assis sur son thorax. Âgé de 48 ans, il parvient à appeler le Samu. Celui-ci lui explique qu’il a fait un infarctus. C’est l’orthographe correcte. Son médecin traitant prononce « infractus », ce qui est étonnant pour un professionnel. Au fait, il faut en conclure qu’il y a une faute d’orthographe (délibérée ?) dans le titre.

Plutôt que de s’appesantir sur son sort, il préfère évoquer sa vie de D.J., tout en faisant des allusions à sa santé (« mon corps est passé de 45 à 33 tours »), sans oublier l’humour noir (« l’ambulance roulait à tombeau ouvert »). Sa passion musicale s’agrémente d’évocation de célébrités décédées d’une crise cardiaque. Ainsi sont présentés Pierre Berger, René Goscinny et Boris Vian (qui trépasse à la première de l’adaptation au cinéma de son livre J’irai cracher sur vos tombes.

Et n’oublions pas Raimu qui meurt d’une crise cardiaque 15 ans après avoir prononcé sa phrase « Tu me fends le cœur ».
Alternant constamment entre l’évocation de la vie et la menace du trépas, cet album souligne le caractère spirituel de l’auteur : « Tout un tas de cœurs qui battent au même rythme. Même le mien. »

Fiche technique

Format : album
Pages : 96
Préface : Rubin Steiner
Postface : Martial Solis
Editeur : Glénat
Collection : 1000 feuilles
Sortie : 3 avril 2024
Prix : 20 €