Roqya – Avis +/-

film français de Said Belktibia (2024)

Présentation officielle

Nour vit de contrebande d’animaux exotiques pour des guérisseurs. Lorsqu’une consultation dérape, elle est accusée de sorcellerie. Pourchassée par les habitants du quartier et séparée de son fils, elle se lance alors dans une course effrénée pour le sauver. La traque commence…

Avis de Hiro

Se charger de petites pochettes remplies d’animaux mortels pour les ramener dans son appartement de banlieue parisienne, c’est une habitude pour Nour. Elle est une trafiquante et ses acheteurs sont marabouts, exorcistes, chamans en tout genre. Ses bestiaux sont vendus à prix fort pour leurs incantations, potions et produits qu’ils font ensuite payer une fortune.

En parallèle, la jeune femme développe une application numérique pour permettre à chacun de trouver son soigneur ésotérique. Elle exploite les fragilités et croyances des autres pour son business. Nour est connue dans son quartier pour apporter son aide lors de broutilles, néanmoins lorsqu’un drame arrive suite à ses interventions, elle est désignée comme seule responsable. Elle devient aux yeux des autres la sorcière malfaisante à mettre hors d’état de nuire.

Le terme Roqya est le nom d’une pratique d’exorcisme dans la tradition musulmane. Outre ses liens avec cette religion, Said Belktibia voit plus large et c’est la superstition dans son ensemble qui est pointée du doigt. L’abus de faiblesse y est aussi identifié comme tous ceux qui s’enrichissent sur le dos des crédules.

Roqya se construit crescendo, à l’aide de ce mysticisme et de l’effet boule de neige qu’apportent les réseaux sociaux . Nour se retrouve ainsi embourbée dans l’image qu’elle a bien voulu se donner pour monter son business. Cela se retourne contre elle et cela met en danger ceux qu’elle aime. Par contre, on se retrouve vite confronté à des incohérences et à un scénario qui ne sait plus trop où donner de la tête.

On s’éparpille et cela finit par rendre l’enchaînement des scènes confus. De plus, du point de vue de quelqu’un peu adepte de ce type de pratiques, l’escalade dramatique des événements parait si illusoire, qu’il est difficile d’adhérer ou de se projeter. Roqya laisse un sentiment mitigé à la fin du visionnage. On apprécie le risque et on comprend les thèmes abordés par le réalisateur et sa volonté de dénoncer ces pratiques, mais l’ensemble peut paraître fragilisé par un manque de finesse.


Fiche technique

Sortie : 15 mai 2024
Durée : 97 minutes
Genre : thriller
Avec Golshifteh Farahani, Amine Zariouhi, Jeremy Ferrari…