Librinova s’impose maintenant comme un acteur et surtout un intermédiaire de l’édition. La société apporte une aide aux éditeurs classiques (concours, dépouillements, fiches lecture, lectures de manuscrits) et elle accompagne les auteurs sur le chemin de l’autoédition, et éventuellement vers l’édition classique en devenant leur agent.
Au départ, il y a eu la vision des centaines de manuscrits reçus par des éditeurs dits classiques, incapables de tous les lire. Combien d’auteurs ou aspirants auteurs ont tenté leur chance sans jamais recevoir de réponse ? Et quelle angoisse pour un professionnel de l’édition que de passer à côté de la pépite, le trésor que tous attendent ?
C’est sur ce constat que c’est créé Librinova en 2014, par deux femmes Laure Prételat et Charlotte Allibert, professionnelles du managing et de l’édition. Elles ont la vision pertinente sur les manques des deux côtés de la frontière, et visiblement bénéficient d’une belle souplesse pour créer toutes les articulations nécessaires pour sortir un produit final.
Puis, il y a eu l’explosion du numérique qui a multiplié les auteurs diffusant en ligne ou par la vente de fichiers numériques ou au format papier sur Librinova ou sur d’autres plateformes (citons Amazon et Kobo pour les plus connues). Cela a permis d’installer cette pratique des auteurs dont le parcours avait éviter la formation littéraire classique ou sortis du sérail germanopratin. Rafraîchissant.
Pour la petite histoire, on note même un retour arrière de certains auteurs connus (comme par exemple Riad Sattouf ou Joël Dicker) qui cherchent à gagner ou à regagner toute la maîtrise de leur publication, de la rédaction, la conception jusqu’à la communication, qui pèche quelques fois. On peut imaginer un temps où choisir l’autoédition par rapport à l’édition classique ne sera pas synonyme ni de succès ni de reconnaissance !
Ils ont permis à Carène Ponte, Melissa Da Costa, Morgane Moncomble, Sarah Rivens, Maud Ankaoua pour les plus connues, d’éclore et pour certains de vivre de leur plume. On a également parlé de l’IA, à la fois pour valoriser le travail de l’humain, mais aussi pour débusquer les tricheurs. Il y a une volonté des deux dirigeantes de mettre en avant ce qui rend précieux un texte, le travail d’écriture. En effet, à ce jour en tout cas, l’intelligence artificielle peut écrire un roman sans que l’acheteur lambda ne se doute de quoi que ce soit. Il existe des outils de plus en plus élaborés pour révéler l’arnaque, on peut tout de même constater par nous même un manque d’incarnation, une absence de densité, d’humanité… d’âme !
Librinova s’est engagé auprès d’un label Création Humaine pour défendre le travail des auteurs. Cela permet au public de distinguer un contenu généré par IA ou par de la matière grise. Si pour l’instant ce n’est pas capital, vu la prolifération de livres jeunesse ou young adult manquant totalement d’esprit, cela va devenir appréciable pour aider le lecteur à choisir ses romans. Rien ne remplace l’imaginaire humain !
Quelques chiffres
- 10 000 livres publiés (en autoédition) depuis 10 ans
- 130 livres la première année
- 200 livres publiés actuellement par mois
- 75 € pour publier son texte sur Librinova (auquel peut s’ajouter un éventail de 50 services du plus utile ou nécessaire à celui plus exclusif), comprenant la mise en vente dans des librairies, services éditoriaux, graphiques…
- 99 € pour améliorer un manuscrit (prix d’appel)
- 39 € le coaching
- 1/50 romans passe chez un éditeur classique
- 15 salariés (dont 8 dédiés aux seuls auteurs)
- 200 maisons d’édition partenaires
- 8 000 auteurs
- 2,2 millions de chiffres d’affaires en 2023 (dont 60 % de services aux auteurs)
- 22 000 exemplaires papiers de leur best-seller absolument pas prévu, Damso : dictionnaire critique de Nicolas Krastev-McKinnon (un normalien qui a été repéré depuis par un éditeur)
En conclusion, Librinova n’est pas une juste une plateforme où l’on doit payer pour poser son texte, mais une plaque tournante de qualité, qui permet une multitude de services, sans jugements exceptés ceux de la loi, sur le précieux projet que l’on peut porter en soi. De plus, par ses relations privilégiées avec les éditeurs, Librinova sert de passerelle dans les deux sens pour les auteurs et les éditeurs.