La lettre de Mlle Lattimore – Avis +/-

Éditeur : ‎J’ai lu

roman de Suzanne Allain

Présentation de l’éditeur

Tombée dans la catégorie « vieille fille », Sophronia Lattimore a tout le loisir d’observer les intrigues qui se jouent sur l’échiquier du mariage. Par exemple, le pauvre Charles aime Priscilla, qui va accepter d’épouser lord Fitzwalter, dont la timide Lucy est amoureuse…

Quel gâchis ! Une simple lettre ne pourrait-elle remettre un peu d’ordre et de romantisme dans tout ça ? Le succès est total. Du jour au lendemain, l’humble Sophie devient « lady Cupidon », acclamée pour ses talents de marieuse. À tel point que le très séduisant sir Edmund la sollicite pour trouver celle qui lui apportera le bonheur. Et Sophie a déjà sa petite idée en tête…

Avis de Valérie

Sophie (petit nom pour Sophronia) est la parente pauvre et orpheline hébergée par sa tante et son oncle, les Foster. Elle a 28 ans, autant dire que ‘est une vieille fille, d’autant qu’elle fait tout pour paraître invisible. Elle est donc le parfait chaperon pour sa jeune cousine Cécilia, qui effectue sa première saison à Londres.

Lors d’un bal, son expérience lui permet de détecter une situation qu’elle trouve suffisamment bête pour intervenir. Malgré elle, elle entend un couple regretter que la jeune fille soit promise à un autre alors qu’il semble qu’ils soient amoureux l’un de l’autre. Sophie intervient anonymement, en envoyant un pli à l’autre gentleman qui se sentait obligé de courtiser notre infortunée débutante. Grâce à son discernement, Sophie a permis à quatre personnes de finalement réussir leur union.

Étonnamment, lorsqu’on apprend l’identité de l’autrice de cette lettre anonyme, Sophie gagne en réputation. Un certain lord Edmund lui demande de l’aide pour trouver une épouse, procurant à notre héroïne un pincement au cœur. À une autre époque, elle aurait pu être sensible à ce ténébreux regard… En villégiature à Bath avec sa tante et sa cousine, elles revoient toute la bonne société venue prendre les eaux, ainsi qu’une personne qui lui a brisé le cœur il y a longtemps…

Il y a clairement un souci de construction dans cette romance Régence de Suzanne Allain. On avait noté un problème de style dans le précédent roman traduit dans la collection Regency, mais ici, on constate que c’est récurrent. Si l’on veut citer un exemple, la narration est trop souvent alourdie par des descriptions ou circonvolutions sans véritable colonne vertébrale, alors que deux phrases de dialogues suffisaient et auraient ajouté du peps à notre lecture. On a quelques fois l’impression que l’autrice écrit comme ça lui vient et ça manque d’un vrai travail d’édition pour cadrer et faire évoluer sa trame.

Il y a également beaucoup de personnages pas spécialement sympathiques, ce qui nuit à notre plaisir, malgré une originalité évidente. Bref, si on ne s’ennuie pas vraiment, on peut regretter d’avoir passé du temps sur un roman manquant du charme habituel de cette collection pourtant prolixe en très bons auteurs !


Fiche technique

Format : poche ‏
Pages : ‎256
Éditeur : ‎J’ai lu
Sortie : 1 novembre 2023
Prix : 7 €