Mary Sidney alias Shakespeare – Avis +

Editeur : Talents Hauts

d’Aurore Evain

Présentation de l’éditeur

L’œuvre de Shakespeare a-t-elle écrite par une femme ? Telle est la question à laquelle Aurore évain répond dans une enquête aussi documentée que captivante. D’indices troublants en recoupements probants, elle démontre que, s’il est assez improbable que William Shakespeare ait écrit les trente-six pièces qui lui sont attribuées, il est en revanche tout à fait vraisemblable que Mary Sidney, comtesse de Pembroke, en soit la véritable autrice.

Avis de Claire

Et si la plume de William Shakespeare était féminine ? Mais comment serait-ce possible ? Sous le nom de ce si célèbre dramaturge s’affiche depuis des siècles le portrait d’un homme légèrement dégarni, parfois nanti d’une boucle d’oreille tel une pop star, sans que l’on n’ait aucune preuve de sa véracité. Alors qui est cette énigmatique Mary Sidney qui pourrait être la véritable autrice des pièces de William Shakespeare ? Pourquoi elle ? Quels sont les preuves, les coïncidences, les faits les plus troublants ? Telle est l’enquête menée par Aurore Evain, elle-même dramaturge, autrice, actrice, conférencière et créatrice des Journées du Matrimoine.

Des millions de personnes lisent chaque année des pièces et sonnets signés William Shakespeare. Un esprit brillant, s’il en est. Mais quelles sont ses influences ? Ses sources d’inspiration ? Ses ressources intellectuelles ? A partir des œuvres « estampillées Shakespeare », il est possible de dresser un portrait robot de l’auteur ou de l’autrice de Hamlet. Cette personne est forcément érudite, a beaucoup lu et connait plusieurs langues et cultures étrangères.

Or, William Shakespeare vient d’une famille d’illettrés. Contre lui, d’autres faits jouent en sa défaveur. Par exemple, il n’est jamais sorti de son pays. On ne lui connaît pas de particularités intellectuelles indiscutables. Aucun de ses manuscrits ne nous est parvenu, aucun testament ne vient rendre justice à son œuvre. Autre fait singulier, il n’est jamais fait mention de son nom dans les cercles littéraires de son époque. Alors tout ce que la doxa a admis sur William Shakespeare n’est-il que pure spéculation ?

Se pourrait-il que Mary Sidney, comtesse de Pembroke, soit la real Queen du théâtre britannique ? Née en 1561 dans l’une des plus influentes familles d’Angleterre, elle est particulièrement bien éduquée, écrit et édite des pièces. Sa vie, riche de passions, semble littéralement en phase avec les œuvres de William Shakespeare. Première femme à faire éditer une pièce dans son pays, traduite du français, Mary Sidney connait le latin, la médecine, l’alchimie, la musique, la politique, l’occultisme, et plus surprenant encore la fauconnerie et le jeu de boules. Ces hypothèses ébranlent nos convictions et nous invitent à percevoir des failles dans l’histoire officielle de la renaissance anglaise.

Aurore Evain, qui a tiré de cette histoire un spectacle, en 2020, avec sa compagnie La Subversive, s’appuie sur le travail de l’universitaire américaine Robin P. Williams dans son ouvrage autoédité : Sweet Swan of Avon. Did a Woman Write Shakespeare ? 1 Il s’agit d’un livre passé relativement inaperçu finalement, une rumeur bizarre et même dérangeante pour certains plutôt qu’un fait validé par la recherche universitaire. Et pourtant, tout fait sens. Aurore Evain s’en inspire pour sa propre investigation. Elle compare les trajectoires des ces deux personnalités, William Shakespeare d’un côté et Mary Sidney de l’autre, qui ont vécu à la même époque mais dont les destinées ne pourraient pas être plus dichotomiques.

L’idée n’est pas pour l’autrice-enquêtrice de remettre en question l’histoire littéraire, mais simplement d’ouvrir une brèche, une réflexion et de permettre la mise en lumière d’une femme de lettres oubliée. L’hypothèse d’une Mary Sidney à l’origine de l’œuvre de William Shakespeare n’est pas véritablement vérifiable en l’état actuel de la recherche, mais elle laisse au moins la place au doute et à la possibilité d’une vraisemblance. D’ailleurs pour en savoir plus, n’hésitez pas à aller explorer le site (en anglais) de la Mary Sidney Society.


Fiche technique

Format : broché ‏
Pages : ‎288
Éditeur ‏: ‎Talents Hauts
Sortie : 16 février 2024
Prix : 22 €

  1. Peachpit Press, 2006 ↩︎