Rencontre avec Claire North

Cat Webb aka Claire North

À 34 ans, Claire North a déjà de nombreuses vies d’autrice au compteur. Elle a débuté à 14 ans en écrivant du YA, puis lorsqu’elle a elle-même mûrie, elle a tenu à épaissir ses trames avec du sexe, de la violence et des intrigues plus matures. Afin que son public mineur ne soit pas tenté de découvrir trop tôt cette part de l’existence, elle a dû changer de pseudonyme. Elle raconte également, que pour la littérature classique, la science-fiction n’est pas considérée comme un genre noble. De fait, pour ses romans de SF ou fantasy, son éditeur lui a demandé de encore changer de pseudo pour qu’on ne puisse pas dire que leur fringant poulain se commettait avec cette littérature honnit !

Cette géniale Londonienne a deux vies, elle considère qu’elle peut les partager en parts égales : 50 % auteur et 50 % éclairagiste dans des concerts de rock. Elle aime l’idée que si elle rentre dans une pièce en tant qu’autrice, elle est reconnue. Par contre si réitère l’exercice en tant qu’éclairagiste, elle sera totalement ignorée. Derrière la farce – lorsqu’elle nous parle, c’est avec force de gestes et de blagues – elle confie que ça l’aide à rester équilibrée.

Cette grande amoureuse des échecs (l’une de ses séries phares chez Bélial tourne autour du jeu en général) raconte qu’elle aurait tellement aimé qu’une série de type Neflix s’intéresse à sa passion du point de vue féminin, tel The Queen Gambit ! Tant pis, elle l’a dévorée adulte. Sur Netflix, elle est revenue sur Black Mirror, car elle avait été commanditée pour écrire un court roman d’inspiration dystopique avec deux autres romanciers, mais le projet est tombé à l’eau. Si elle a pu faire publier son roman, elle reconnaît que ce qui a fait connaître cette géniale série c’est son ton prophétique et dystopique. Tout le monde se rappelle de l’épisode du premier ministre anglais et de la truie… Questionnée sur les derniers épisodes, elle reconnaît que ça n’a plus rien à voir avec les débuts, et que c’est juste maintenant, le plaisir de voir d’autres souffrir.

Elle confie également que ses sorties ont souvent bénéficié de « chance », petit nom de son agent, dont tout le monde à peur. Au point où les éditeurs l’appelaient pour lui commander des textes, car son « ange gardien » les terrifiait… Tous les invités à la rencontre auraient aimé rencontrer ce terrible personnage tant Claire North est expressive pour le décrire !

La fraîcheur, la passion et l’intelligence matinée d’humour de Claire North a eu raison de nous ! Merci Bragelonne d’avoir organisé cette rencontre extraordinaire au superbe café Delaville. On peut lire ses quatre romans déjà paru par l’éditeur en attendant le second tome de sa série Le Chant des déesses (chez Hauteville), dont le premier opus (Pénélope, reine d’Ithaque) a rencontré un beau succès.