Le Consentement – Avis +

film français de Vanessa Filho (2023)

Présentation officielle

Paris, 1985. Vanessa a treize ans lorsqu’elle rencontre Gabriel Matzneff, écrivain quinquagénaire de renom. La jeune adolescente devient l’amante et la muse de cet homme célébré par le monde culturel et politique. Se perdant dans la relation, elle subit de plus en plus violemment l’emprise destructrice que ce prédateur exerce sur elle.

Avis de Valérie

Lors d’un dîner entre intellectuels, l’auteur Gabriel Matzneff, la cinquantaine, remarque la jeune Vanessa, seulement 13 ans. Il débute une relation épistolaire avec elle afin de vaincre, petit à petit, ses réticences. Alors qu’il lui parle d’amour dévorant, dans les faits il ne s’agit que les désirs d’un ogre qui prend et ne donne rien en échange. Cette histoire glaçante est pourtant la réalité qu’a vécue la jeune Vanessa durant plusieurs années, avant de tenter de tourner la page.

Ce long métrage s’appuie sur le roman qu’a écrit Vanessa Springora, relatant cette relation toxique qui n’avait d’échange que dans la manipulation. Les acteurs exceptionnels (Jean-Paul Rouve, Kim Higelin et Laetitia Casta sont phénoménaux), arrivent avec facilité à nous terrifier en présentant le pouvoir de l’emprise. Les scènes sexuelles écœurent, car on montre à quel point il est facile à un manipulateur d’obtenir tout ce qu’il veut, par le pouvoir des mots. Il force en douceur, pour détruire, avec facilité même face à l’innocence de cette gamine. Ce qu’on excuse alors par amour est la preuve que sans consentement éclairé, il ne peut y avoir de vraies relations.

Le film (comme le livre dont il est issu) porte bien son nom. Car effectivement, au-delà de l’horreur de la pédophilie, il y a la terrible méprise du consentement extorqué à une gamine trop intelligente pour son propre bien et en recherche d’une figure paternelle aimante. Nul besoin de procès ou négation, puisque l’homme dont il est question ici, s’est toujours vanté, même à la télé, de son amour pour les jeunes éphèbes et les jeunes adolescentes.

S’il y a un film qui démonte le mal que fait la relation entre un adulte et un enfant, c’est celui-ci. Aucune excuse n’est écoutable après cela.