
Le jeudi 21 septembre à 23H, France 3 Paris Île-de-France diffusera le documentaire français Chemsex, accros au sexe sous drogues (puis sur France.tv/idf). Sujet d’actualité depuis un certain fait divers sordide entre un humoriste et une famille sur une route d’Ile de France, on n’en connaît pourtant que ce qui relève de la brève people.
Lors de la diffusion à la presse et au public, des intervenants ont pu répondre à quelques questions suite à la projection du documentaire. Léa Ménard, la réalisatrice, ainsi que les producteurs et des représentants de la mairie de Paris par le biais de la présence de Jean-Luc Roméro-Michel, qui a d’ailleurs confié avoir perdu son époux lors d’une chemsex party qui a mal terminée.
Ce dernier a d’ailleurs regretté que l’Etat, malgré de nombreuses alertes, n’a pas mis en place une seule mesure pour lutter contre cette addiction pernicieuse, même après l’affaire Palmade qui a pourtant fait grand bruit. Il souligne que la mairie de Paris et Anne Hidalgo ont voulu s’engager avec des partenaires de santé et sociaux pour mettre en place des campagnes d’informations ainsi que des testings de produits pour encadrer la pratique.
Par exemple, en cas d’overdose ou tout autre problème lors de prises de GHB ou 3MMC (les deux substances les plus souvent consommées), on appelle les pompiers, corps militaire qui a l’obligation de signaler à la police la présence de drogue. Cela devient problématique car certains usagers évitent alors d’appeler les secours.
Contrairement à ce que l’on imagine, le phénomène ne vit pas seulement au sein de la communauté homosexuelle, mais se développe parmi les hétéros. Le documentaire est finalement plus une présentation de témoignages (particulièrement courageux) que d’une analyse sociologique ou sociétale. Cela manque donc au sujet, mais la liberté et la fluidité avec laquelle les témoins s’exprime permet de comprendre le phénomène et surtout de permettre l’empathie avec les victimes.
Car effectivement, si les usagers sont consentants, ils deviennent victimes de leur addiction. Cette association entre le plaisir sexuel et le plaisir et l’oubli amenés par les drogues rend particulièrement difficile le sevrage. Des médecins et membres d’associations interviennent pour étayer les témoignages.
France 3, par le biais de Marc Degli Desposti, autorisera les associations et autres bonnes volontés à diffuser le film dans leurs locaux afin de soutenir les efforts de prévention.
Présentation officielle
Une sexualité sous drogue jusqu’à rendre accro ? Ce qui pouvait sembler marginal ne l’est plus aujourd’hui. Chemsexeurs, anciens chemsexeurs, élus parisiens, soignants ou encore militants associatifs, tous le disent : il est temps de prendre le sujet à bras-lecorps.
Sans tabou, grâce à la force de témoignages courageux et intimes, ce film vise à comprendre concrètement ce qu’est le chemsex : de la première fois à la pratique régulière, des premiers effets à l’impact sur une vie entière. Il permet également de mettre en avant les méthodes et aides disponibles pour faire face à l’addiction et pouvoir reprendre le contrôle de sa sexualité.