Renfield – Avis +

film américain de Chris McKay (2023)

Son boss est sang pour sang toxique

Présentation officielle

Le mal ne saurait survivre une éternité sans un petit coup de pouce. 

Dans cette version moderne du mythe de Dracula, Renfield est l’assistant torturé du maître le plus narcissique qui ait jamais existé : Dracula. Renfield est contraint par son maître de lui procurer des proies et de pourvoir à toutes ses requêtes, mêmes les plus dégradantes. Mais après des siècles de servitude, il est enfin prêt à s’affranchir de l’ombre du Prince des ténèbres. À la seule condition qu’il arrive à mettre un terme à la dépendance mutuelle qui les unit.

Avis de Valérie

Le nom de Renfield, pour peu que l’on s’intéresse à l’imaginaire, évoque tout de suite ce servile serviteur de Dracula, vampirisé dans le roman de Bram Stocker. On a beau posséder un grand pouvoir, être un homme de l’ombre (ou de la nuit) et nécessiter un trait d’union avec le peuple dont on veut pomper le sang ! Cela facilite grandement la tâche… Puis, contrairement à son maître, le bipède n’est pas menacé par la lumière du jour. Lorsque des chasseurs de vampires tentent une bonne flambée, Renfield peut tout faire pour secourir son boss.

En échange de son ‘volontariat’, Renfield reçoit guérison (car il se blesse souvent dans le cadre de son emploi) et la presque-éternité. Presque, car elle est bien sûr conditionnée par son obéissance inconditionnelle.

Mais voilà, après une centaine d’années à récurer les surfaces tachées de fluides humains en tout genre, le Britannique maintenant installé à La Nouvelle-Orléans rejoint un groupe de parole pour lutter contre codépendance avec un supérieur narcissique… Il y trouve un tel réconfort que des envies de liberté le prennent… mais peut-on lutter contre un suceur de sang imbu de lui-même et particulièrement narcissique ?

Cette série B assumée bénéficie avant tout d’un excellent casting et cela change tout. Nicholas Hoult s’éclate dans ce rôle ingrat et donne une prestation géniale, crédible et séduisante. Face à lui, Nicolas Cage fait du Nicolas Cage, c’est-à-dire qu’il est à la fois grandiose et grandiloquent. Le méchant pas malin Ben Schwartz est excellent et bien sûr Awkwafina s’en sort parfaitement, mais surtout elle arrive à donner à ce petit rôle musclé de l’émotion à large spectre.

Attention, c’est très gore et sanglant. On voit quelques membres séparés de leur tronc, des kilomètres d’intestin, du sang au litre, mais c’est également très drôle et génialement chorégraphié. Ça fait partie de ces petits films qui offrent bien plus que ce que l’on pouvait déduire du synopsis, sans en faire un chef d’œuvre.

La bonne surprise – la tonne de sucre glace sur le beignet du Café du monde – Nicholas Hoult se voit ici promu comme le prochain beau gosse anglais bourré de tics de timidité qui le rendent totalement craquant et adorable.