Ciné+ Classic – Osterman week-end

Samedi 3 juin 2023 à 20H50

film américain de Sam Peckinpah (1983)

– Ces gens représentent une certaine menace pour les États-Unis d’Amérique.

Quatre amis s’étant connus à l’université de Berkeley se retrouvent régulièrement pour des week-ends de détente surnommés « week-end Osterman », d’après le nom de Bernard Osterman (Craig T. Nelson) qui a initié la pratique. Ce week-end, c’est le tour de John Tanner (Rutger Hauer) d’accueillir chez lui ses trois amis. Cependant, l’agent de la CIA Lawrence Fassett (John Hurt) a établi que ses trois amis sont en fait au service d’une puissance étrangère.

Le directeur de la CIA Maxwell Danforth (Burt Lancaster) en personne informe Tanner de la situation :

  • Vous n’avez pas d’amis Tanner, vous êtes juste en bon termes avec trois agents russes.

Le week-end se déroule dans une ambiance tendue et peu à peu le chaos s’installe.

À l’origine, se trouve un roman d’espionnage The Osterman Weekend (1983) écrit par Robert Ludlum. Les droits étaient détenus par Peter Davis et William Panzer, deux producteurs de séries B. Ceux-ci donnent la rédaction du scénario à Alan Sharp qui leur confie une première version qu’il considère lui-même comme un brouillon. Les producteurs décident de l’utiliser tel quel.

À ce moment-là, on devine que le film est mal engagé. Ils confient sa réalisation au vétéran Sam Peckinpah. Celui-ci, persuadé que la CIA a implanté une bombe à retardement dans son pacemaker, peut être considéré comme étant la recrue idéale pour un film d’espionnage. Mais il découvre qu’il ne peut en aucun modifier le scénario. Son organisme étant bourré de substances légales et d’autres l’étant beaucoup moins Peckinpah mène ses acteurs et techniciens au combat.

Il réussit quelques scènes spectaculaires malgré le manque de budget. Ensuite, vient l’épreuve du montage où, armé de son colt 45, Peckinpah s’efforce de préserver sa touche personnelle. La combinaison d’alcool, de cocaïne et d’amphétamines ne lui permet pas de maintenir une grande vigilance et les producteurs réussissent à s’emparer du film qu’ils charcutent un peu… beaucoup. Bref, voici un film au scénario imparfait, réalisé par un cinéaste halluciné et pourvu de producteurs… très moyens.