Portrait d’un Écossais – Avis +

Editeur : J’ai lu

roman de Evie Dunmore

Les rebelles d’Oxford : tome 3

Présentation de l’éditeur

Quelle mouche a piqué Hattie pour qu’elle se rende seule chez le mystérieux Lucian Blackstone ? Elle voulait juste admirer incognito sa collection de tableaux, mais elle s’est jetée dans la gueule du loup ! Blackstone a reconnu la fille de son rival en affaires. Et, en bon opportuniste qu’il est, il a tout de suite vu en elle l’occasion d’assouvir ses ambitions. Quitte à user des méthodes les plus machiavéliques…

Avis de Valérie

Tout d’abord, quelques précisions. La collection Regency propose des romances historiques correspondant (comme son nom l’indique) à la Régence anglaise (1811 à 1820). La période s’arrête là où débute l’époque victorienne, et les suffragettes naissent à la fin du XIXe siècle. Cette série de Evie Dunmore est donc anachronique par rapport à la collection, mais pas l’essence des textes qui propose des personnages à la psychologie fine, crédible (et pourtant en rapport avec le temps) et passionnante !

D’ailleurs ce roman et bien qu’il contienne une très jolie histoire d’amour, est surtout une vision dramatique de cette lutte pour le droit des femmes à disposer d’elles-mêmes, comme à la terrible situation des petites gens, ici des mineurs écossais.

Hattie Greenfield appartient à l’aristocratie fortunée, mais ne possède pas comme ses sœurs et son frère la bosse des affaires. Sûrement dyslexique, elle possède un sens artistique affirmé. Elle a obtenu de son père la possibilité d’étudier l’art à Oxford, sous le chaperonnage de sa tante et un garde du corps collé à ses basques.

Alors qu’elle a échappé à leur surveillance, elle se rend chez Lucian Blackstone qui a ouvert sa collection privée, dont le célèbre Ophélie de John Everett Millais, le chef d’œuvre préraphaélite. À cause d’un malentendu, celui qu’on surnomme Lucifer vole un baiser à la jeune suffragette tétanisée. Un mariage arrangé ensuite semble nous mener à une histoire classique… Loin s’en faut ! Les lecteurs habitués à ce genre pensent savoir comment vont s’articuler les chapitres.

Comme rarement, l’autrice raconte une autre histoire que celle qui lie un homme et une femme. Le contexte est richement documenté par une Evie Dunmore particulièrement inspirée par son sujet. Bien sûr, la relation entre Lucian et Hattie est passionnée et poignante, surtout elle est centrale. Mais autour d’eux se nouent des drames humains dus à la pauvreté et aux injustices que l’écrivaine va raconter, d’une manière exceptionnellement précise (d’ailleurs les nombreuses pages de notes de l’auteur montre ses recherches historiques).

Pour une fois, la couverture de Magali Fournier est à côté de la plaque (photosensible !) puisque l’héroïne ne cherche pas à peindre son Ecossais, mais à le prendre en photo. D’ailleurs, la couverture originale, bien moins jolie, affiche l’appareil, on imagine qu’elle a répondu à une demande de l’éditeur afin de correspondre à sa collection !

Portrait d’un Écossais est sûrement le meilleur opus de cette collection riche en excellents romans !


Fiche technique

Format : poche ‏
Pages : 544
Éditeur ‏ : ‎ J’ai lu
Collection : Regency
Sortie : 1 février 2023
Prix : 7,80 €