La Chamane de Lascaux – Avis +

Editeur : 10/18

roman de Sophie Marvaud

Présentation de l’éditeur

15 000 avant Jésus-Christ. Le nord de l’Europe est recouvert de glaciers, tandis que ce qui deviendra le sud de la France bénéficie d’un climat plus froid qu’aujourd’hui, mais sec et ensoleillé. Les vallées bien exposées du Périgord, avec leurs abris sous roche, l’abondance de gibiers, de poissons, de bois et de silex, sont favorables aux petits groupes nomades de chasseurs-cueilleurs.

Assurés de pouvoir se nourrir, les Homo Sapiens ont du temps pour peindre les parois des grottes, sculpter la roche, graver leurs outils de bois de renne, jouer de la musique, danser… Parmi eux, la famille des Quatre-encoches du clan des Grandes-Mains-Blanches occupe la vallée de la Vézère.

Alors qu’ils font route vers l’océan, Iranie, la future chamane de la tribu est assassinée. Qui a pu commettre ce fait odieux, alors même que Licorne-la-Puissante venait de la désigner comme son apprentie ? Ce meurtre met en danger l’harmonie du clan, et par-là même sa survie.

Elle-même menacée, la chamane met peu à peu en lumière les tensions souterraines qui divisent les Grandes-mains-blanches. Elle doit rétablir la solidarité tout en découvrant l’assassin. Le temps est compté, il est – depuis toujours – impitoyable…

Avis de Thérèse

Pour ceux qui ont lu tous les livres précédents de Sophie Marvaud et se réjouissent à l’idée de découvrir un nouveau titre, inutile de nourrir de faux espoirs : il s’agit de la réédition du roman paru en 2014 sous le titre Meurtre chez les magdaléniens.

Dans Le choc de Carnac, Sophie Marvaud nous entraînait il y a plus de 30 000 ans en Bretagne. Dans La chamane de Lascaux, elle nous fait pénétrer dans la vie quotidienne d’une tribu préhistorique il y a environ 15 000 ans en Dordogne. Une fois de plus, elle met en avant avec finesse le rôle des femmes au sein du clan.

Licorne-la-Puissante est la chamane du clan des Grandes-Mains-Blanches. A quarante ans, elle pense qu’il est temps de former une jeune fille pour assurer sa succession mais après qu’elle ait annoncé que la jeune Iranie, du groupe familial des Quatre-Encoches, allait débuter son apprentissage auprès d’elle, celle-ci est retrouvée noyée.

La chamane ne croit pas qu’il s’agisse d’un accident et décide de mener son enquête, discrètement puisque le meurtrier fait forcément partie du petit groupe. Certains hommes commencent à remettre en cause le rôle des femmes dans le clan, à commencer par cette fonction de chamane qui communique avec les esprits pour orienter les décisions importantes du clan.

A travers cette enquête, l’auteure aborde des thèmes toujours d’actualité : la lutte pour le pouvoir, la famille, les relations hommes-femmes, le droit d’être différent, la sexualité (souhaitée ou subie), les rivalités et jalousies, l’importance de la solidarité pour la survie du clan.

De nombreuses notes en bas de page indiquent les noms actuels des lieux (régions, rivières, grottes) par rapport à ceux imaginés dans le cadre du roman et permettent de visualiser les déplacements.

A la fin du roman, Sophie Marvaud explique comment elle a travaillé sur la base des connaissances actuelles sur la vie des magdaléniens et comment elle a imaginé ce que la science n’est pas – pour l’instant – en capacité d’appréhender : les émotions, les motivations, les noms des membres de la tribu, les noms des lieux, toujours en s’appuyant sur les conseils et indications de nombreux préhistoriens.

Un polar dont l’originalité réside dans l’époque choisie, à la fois intrigant et instructif, fort d’une importante documentation. Une lecture qui donne envie d’en apprendre davantage sur nos ancêtres et sur leur quotidien.

Fiche technique

Format : poche

Pages : 288
Éditeur ‏: ‎10/18
Sortie : 3 février 2022
Prix : 7,90 €