La part des flammes – Avis +/-


Surtout ne pas tomber, tomber, c’est mourir…

1897, la comtesse de Raezal vient de devenir veuve. Les derniers conseils de son époux ont été de se rapprocher de la Marquise de Fontenilles qui pourrait l’introduire au sein de la haute société. Mais pour la plupart des membres de l’aristocratie elle n’est qu’une arriviste née dans la petite noblesse et qui a fait un beau mariage. Puisqu’elle tient tellement à s’occuper d’œuvres de charité, on l’envoie au sanatorium s’occuper des tuberculeux.

Parallèlement, la jeune Constance d’Estingel s’apprête à se marier, mais sur les conseils d’une religieuse, elle rompt tout contact avec son fiancé Laszlo de Nérac. Perplexe, ce rentier décide de se trouver une activité. Il sera journaliste au Matin, un journal qui revendique la liberté d’opinion et qui s’est fait une spécialité de la provocation.

Son premier reportage sera l’incendie du Bazar de la charité qui vient juste d’éclater. Laszlo se précipite d’autant plus vite qu’il a appris que Constance y tenait un stand. Ce lieu, où les dames de la haute société faisaient œuvre de bienfaisance, est devenu un enfer. Au milieu des flammes, la duchesse d’Alençon s’efforce de sauver ses protégées, parmi elles, Violaine de Raezalf et Constance d’Estingel.

Lazlo ne peut pénétrer dans le bâtiment ravagé par les flammes. Peu après il apprend que Constance serait en vie, gravement brûlée. Mais elle ne veut toujours pas le voir.

Par la suite, il apprend qu’une rumeur circule dans Paris. Des hommes auraient piétiné les femmes pour sortir les premiers. Or, Laszlo était sur place à la fin de l’incendie et il n’a rien entendu de tel. Mais peu à peu, les « faits » se précisent. Il n’y aurait finalement qu’un seul coupable et ce serait… lui !

Indigné, Laszlo veut se défendre. Mais le directeur de son journal ne peut pas se permettre de publier les articles d’un homme que tout Paris accuse d’avoir piétiné des femmes.

Quant à sa fiancée, elle vient d’être internée. Elle cherchait à avoir des nouvelles de la comtesse de Raezal. Sa mère n’a pas cherché à en avoir et a même souhaité qu’elle fasse partie des victimes. Devant la colère de Constance, sa mère a déclaré que sa fille avait perdu l’esprit. D’où la visite d’un neurologue, qui diagnostique une hystérie. Ceci entraîne l’internement de Constance « pour son bien ».

Cette adaptation du roman de Gaëlle Nohant[[Prix du Livre France Bleu, Page des Libraires 2015, Prix des lecteurs du Livre de Poche 2016.]] s’appuie principalement sur deux événements historiques distincts. Tout d’abord l’incendie du Bazar de la charité qui fit 125 morts le 4 mai 1897. Mais est également mentionné un épisode authentique de la vie de la duchesse d’Alençon (la sœur de l’impératrice Sissi). Celui-ci explique la mobilisation de certaines femmes pour venir en aide à Constance d’Estingel.

Ce pourrait être une histoire d’amour, mais il s’avère que les deux fiancés ne se rencontreront jamais tout au long de l’album. Il s’agit d’une reconstitution historique d’une époque où dominait l’importance de la religion et des relations sociales. Ces dernières peuvent être utilisées pour se préserver ou bien pour détruire la vie d’autrui.

L’adaptation du roman est faite avec précision, mais il est évident que certaines ellipses sont bien présentes. Ainsi, c’est par déduction qu’on peut conclure que le dénommé Joseph qui se précipite dans les flammes serait le cocher de la duchesse d’Alençon.

Fiche technique

Format : album
Pages : 136
Scénario : Didier Quella-Guyot, d’après le roman de Gaëlle Nohant
Dessin : Wyllow
Couleurs : Florent Daniel
Editeur : Phileas
Sortie : 10 mars 2022
Prix : 19,90 €