On est au bord de l’abîme. La maladie revient sur les poules. Si j’étais pas sûr de renverser la vapeur, je vous dirais de sauter dans vos autos et filer comme en 40. Le tocsin va sonner dans Montmartre. Y-a le choléra qui est de retour. La peste qui revient sur le monde. Carabosse a quitté ses zoziaux. Bref, Léontine se repointe.
Elle s’appelle Rita (Marlène Jobert). Elle est drôlement bien foutue (exact) et vachement intelligente (ça, c’est elle qui le dit). Selon sa tatie Léontine (Françoise Rosay) Une fille qui fait 85 cm de tour de poitrine et 32 cm de tour de tête, ne peut pas être vraiment mauvaise, elle peut être légèrement sotte. Quoi qu’il en soit si certains aiment les œufs au plat, Teilhard de Chardin ou le rhythm and blues, Rita elle aime les sous. Elle ne pense qu’à ça. À ça et aux hommes. Aux hommes qui ont des sous.
C’est ainsi que Rita s’est intéressé à Fred, alias l’Élégant (André Pousse) adepte des braquages et artiste œuvrant à la dynamite. Il revient avec son butin dans l’appartement où l’attend sa dulcinée, ainsi que Charles « Le téméraire » (Bernard Blier). Ce collègue est venu avec ses sbires, ainsi que tout un arsenal : Debout, face au mur et les paluches en l’air, que je les voie. On est chargé à la magnum. Si vous bougez les oreilles, on vous les découpe. Ça fera 10 bouts.
Fred est stupéfait. Charles n’est pas en train de le hold-uper ? Il hallucine, il cauchemarde. Et Rita ne serait-elle pas sa complice ? Bien sûr, d’ailleurs, elle insiste pour partager tout de suite. Quel partage ? Mais quand elle a affranchi Charles, ils devaient partager 50-50. 500 briques chacun. Oh, c’est fou d’entendre ça ! Mais c’est rien 500 briques, surtout de nos jours ! Le SMIC est en plein chanstique, la TVA nous suce le sang et la Bourse se fait la malle. Charles a calculé. Il en aura à peine pour cinq ans et il aura la cinquantaine. Rita ne voudrait tout de même pas qu’il retourne au charbon à cet âge-là, non ?
Elle ne serait pas vache avec les vieux, des fois ? Vexée Rita décide d’aller se plaindre à sa tantine. C’est ainsi que Léontine, cette charmante vieille dame adepte des six-coups, se repointe.
1968 fut une année remarquable et remarquée : la plastique de Marlène Jobert et les dialogues de Michel Audiard alternaient avec les fusillades et les dynamitages. Accessoirement, ce film nous instruit sur la différence entre métaphore et périphrase.