Le Franzous – Avis +/-


Justin ne garda pas un souvenir précis de ce qui se passa ensuite. Il reçut quelques coups de crosses dans le dos pendant que quelqu’un lui criait de se relever. Il comprenait, mais avec retard, ce qu’on lui disait, comme s’il y avait un décalage. Et puis il se rendit compte que c’était de l’Allemand ! Il avait appris l’allemand, au lycée, en France. Son père assurait que l’anglais était une langue trop primaire comparée au français et à l’allemand…

1942, l’aviation de chasse soviétique vient d’accueillir un nouveau pilote nommé Justin Golicki. Né en France de parents russes, il a brièvement servi dans la chasse française en 1940, avant d’être abattu… par un avion anglais. Décidé à poursuivre le combat il a déserté l’aviation de Vichy et est venu proposer ses services à l’Union Soviétique.

Certes, habituellement les Français souhaitant continuer à combattre cherchent à gagner Londres. Mais suite à l’erreur d’un pilote de chasse britannique Justin considère que les Anglais ne sont pas des gens sérieux et ce ne sont pas les épisodes de Dunkerque et de Mers-el-Kébir qui vont le faire changer d’avis ! De plus, il ne parle pas l’anglais, mais maîtrise parfaitement la langue russe de ses parents.

Surnommé Le Franzous par ses camarades de combat soviétiques il participe ainsi aux durs combats sur le Front de l’Est.

Paul Jean Hérault, écrivain spécialisé dans la science-fiction, s’est essayé au roman historique. Ses précédentes œuvres avaient souvent comme héros des pilotes. Le contexte historique[[les détails concernant les avions de l’époque ou bien la vie des pilotes sur les terrains provisoires ont été authentifiés par un colonel, commandant en second l’antenne air de l’ambassade de Russie à Paris]] ne néglige pas l’histoire d’amour pour la belle Arina.

Les connaisseurs de l’œuvre de P-J Herault retrouveront l’atmosphère alliant aventure et conflit, sans oublier un regard critique sur les décisions politiques et administratives. On retrouve même une scène similaire. Régulièrement, le héros pilote de P-J Herault se retrouve en situation critique au sol. Dans la saga de Gurvan et dans L’Androcomb le héros s’empare d’un blindé ennemi. Parfois il découvre qu’il est vide, mais parfois le véhicule se révèle occupé. Ici Justin blessé ne cherche pas à s’en emparer car il y a de fortes chances qu’il y ait quelqu’un à l’intérieur.

Nous sommes en terrain familier et c’est du P.J. Herault, autrement dit : un livre intéressant. Seule réserve : l’évocation de canons de Flak allemands de calibre 27 mm (cela aurait du être du 20 mm). Dommage, cela aurait pu être parfait.

Fiche technique

Format : broché
Pages : 360
Auteur : Paul Jean Hérault
Éditeur : L’Officine
Sortie : 19 décembre 2005
Prix : 27 €