Présentation officielle
Si vous croisez sa route, ne vous arrêtez surtout pas…
Plus personne ne s’arrête à Pilgrim’s Rest. Une vallée perdue dans les Appalaches. Un patelin isolé depuis des jours par le blizzard. Un motel racheté par le shérif et son frère simplet. Un bowling fermé depuis longtemps. Et l’obsédant souvenirs d’une tragédie sans nom : cinq hommes sauvagement exécutés et leurs femmes à jamais disparues.
Et voilà que Hunter, le sang-mêlé indien condamné pour ces crimes, s’évade du couloir de la mort et revient dans la vallée. Pour achever son oeuvre ?
Avis de Chris
Il y a environ 10 ans, Hunter est condamné à la peine capitale pour le meurtre de cinq hommes. Les épouses de ces derniers sont, quant à elles, toujours portées disparues. Aucun corps n’a été retrouvé.
Persuadé que Hunter pourra lui divulguer l’endroit où il a caché sa fille, Freeman, un ex-flic, réussit à mettre la main sur le tueur en série. Mais alors qu’il le transporte dans son coffre, ligoté, Marty le braque et lui pique sa voiture. Laissé pour mort dans les Appalaches, l’ancien policier parvient tout de même à se traîner jusqu’au village, dans le seul café à des kilomètres à la ronde. Il y découvre aussi sa Camaro, garée devant un motel. Problème, Hunter ne s’y trouve plus. Pire, Marty est retrouvé mort, embroché d’un carreau d’arbalète à un tronc d’arbre : signature de Hunter.
C’est crade, sauvage et très explicite ! Âmes sensibles s’abstenir. Des scènes de sexe sont très explicites. Ce polar noir embarque le lecteur dans l’horreur. Viols, tortures, meurtres d’une violence sans nom sont légion. Les descriptions sont crues et peuvent heurter les plus sensibles. Et malgré toute cette cruauté, le récit est crédible de bout en bout. Les personnages sont plausibles et tellement humains ! Leurs tourments en sont encore plus criants de vérité. Qu’il s’agisse des traqués ou des traqueurs, tous s’accrochent à leur vie du mieux qu’ils peuvent.
L’écriture du romancier est incisive, brute et sans faux semblants. Les phrases sont courtes et percutantes. Elles réussissent à transporter le lecteur dans ce village, de vingt habitants à peine, perdu au milieu des Appalaches. Les paysages sont dépeints de telle manière que le lecteur se sent cerné par les sapins et les rochers qui entourent Pilgrim’s Rest.
L’ambiance s’installe rapidement et le lecteur peine à lâcher le livre. Dès les premières lignes, il est immergé dans cette atmosphère tendue et surtout glaciale. L’immaculée blancheur de la poudreuse est rapidement teintée du sang de ses habitants. Chaque mot, chaque phrase, chaque chapitre percute de plein fouet le lecteur qui n’a pas le temps de souffler.
Roy Braverman [[De son autre nom de plume : Ian Manook]] se permet même d’avoir un regard critique sur la justice américaine, froide, rude et injuste, qui ne fait aucun cadeau, pas même aux innocents. On sent derrière les mots de certains personnages ceux de l’auteur. Et on comprend encore plus facilement leur attitude et leurs réactions face aux situations dans lesquelles ils se sont embourbés bien malgré eux.
Hunter est le premier volume d’une trilogie sur des tueurs en séries qui se terminera, normalement, en 2020 en France [[Crow est le volume 2, sorti en mars 2019 aux éditions Hugo Thriller]]. Mais contrairement à ce que l’on pourrait penser, il y a une véritable conclusion, aussi violente que le reste du récit. Et enfin, il est temps de tourner la dernière page, presque peiné de ne plus suivre ces personnages, ni ce village aux terribles secrets enfouis sous la neige, alors que l’auteur nous susurre que la traque ne fait, pourtant, que commencer…
Grâce à une écriture rythmée, Hunter est un polar noir, puissant, qui emmène le lecteur dans un cauchemar qu’il n’est pas près d’oublier.
Fiche technique
Format : poche
Pages : 400
Éditeur : Pocket
Collection : Thriller
Sortie : 14 mars 2019
Prix : 7,90 €