Woodstock, Flower Power, Révolution Sexuelle : trois ans se sont écoulés depuis mai 68 mais la vague de libération ne semble pas avoir atteint le petit village suisse d’Appenzell. En mère au foyer exemplaire, Nora ne conçoit d’ailleurs pas sa vie autrement.
Pourtant, à l’approche d’un référendum sur le droit de vote des femmes, un doute l’assaille : et si elles s’affirmaient davantage face aux hommes ? A mesure que Nora propage ses drôles d’idées, un désir de changement s’empare du village, jusque chez les plus récalcitrantes…
Avis de Valérie
La beauté de la Suisse est sûrement maintenue un peu par ce civisme
D’ailleurs, au contraire du reste du monde, le patriarcat également forcené et lié au rigorisme religieux a gardé les femmes à la maison jusqu’à tard puisque leur droit de vote a été obtenu qu’en 1971. Et ce film retrace ce combat mené d’une manière différente, en phase avec les usages locaux.
Nora est mariée à son grand amour, Hans, fils cadet d’un riche fermier. Il travaille dans une scierie pendant qu’elle s’occupe du ménage chez sa belle-sœur. Lorsqu’elle souhaite reprendre un travail de bureau, même à mi-temps, Hans s’y oppose et lui rappelle qu’il a légalement le droit de lui interdire.
C’est un beau film qui a le mérite d’ouvrir ce pan de l’histoire peu glorieux vis-à-vis des femmes, sans faux-semblants, mais ni outrance émotionnelle. La réalisation décrit la vie d’un petit village suisse-allemand avec ce que ça comporte de pittoresque comme de recul social apporté par l’éloignement géographique et topographique.
Nora est un personnage attachant par sa générosité comme sa pugnacité. Joliment interprétée par Marie Leuenberger, elle porte l’histoire avec l’humilité d’une femme simple mais décidée. À ses côtés, un casting bien choisi permet d’étayer le contexte et on y est.
Dans un petit village montagnard suisse, où le seul avenir des Suissesses est de devenir femme au foyer, il était temps qu’un membre de cette communauté étroite et légaliste ose braver les regards des bonnes gens pour le bien commun. On est ému aux larmes, car l’histoire possède des accents de vécu et beaucoup de chaleur humaine.
À ne pas manquer !
Fiche technique
Sortie : 1 novembre 2017
Durée : 96 minutes
Avec Marie Leuenberger, Maximilian Simonischek, Rachel Braunschweig…
Genre : comédie dramatique