Chaînes conjugales – Avis +

Présenation officielle

Deborah Bishop, Rita Phipps et Laura May Hollingsway partent en croisière laissant leurs maris respectifs. Mais avant de partir, elles reçoivent une lettre d’une de leur amie commune, Addie Ross, dans laquelle elle prévient qu’elle part avec le mari de l’une d’entre elles.

Mais lequel ?

Avis de Valérie

Ressortie en salles de ce chef d’œuvre du cinéma en noir & blanc d’Hollywood qui définit toute une époque où le mariage – institution fondamentale du rêve américain – révèle ses failles.

Trois couples d’amis qui, pour la plupart, se connaissent depuis l’enfance, évoluent avec bienveillance dans une petite ville bourgeoise. En voix off, une amie (qu’on ne verra jamais), Addie Ross commente leurs présentations. D’une manière ironique, voire cynique, elle perce les convenances en indiquant les incertitudes de chacune des épouses.

Deborah, Rita et Lora Mae se préparent à accompagner des enfants défavorisés en excursion. Addie Ross semble s’être désistée au dernier moment. Alors qu’elles embarquent sur le bateau, un coursier leur apporte un courrier. Signé Addie, elle indique à ses ‘chères amies’ que l’une d’entre elles, ce soir, ne retrouvera pas son époux puisqu’elle se sera enfuie avec lui. Nulle indication sur l’homme ne permet de les rassurer.

C’est une sorte de huis clos, car elles sont coincées sur l’embarcation (pas de téléphone portable), et chacune repense alors à ce moment de leur vie où leur bonheur domestique a été ébranlé. Deborah se sent inférieure à Brad, son riche mari. Et elle ne peut que penser qu’il l’a abandonnée. Lora Mae n’a jamais caché ses ambitions en épousant Porter. S’élever socialement et ne plus soufrir de la pauvreté. Son caractère fort ne cache pas son insatisfaction et Porter, lui aussi est fatigué, irrité par ces joutes verbales.

Rita est plus aisée que son professeur d’époux. S’ils sont heureux, c’est beaucoup grâce à George, qui est progressiste. Il a la vocation, et enseigner est pour lui le meilleur moyen d’élever la population. Sa femme travaille comme auteur pour la radio, afin de mettre du beurre dans les épinards et garder un standing auquel elle est habituée. À la fin des années quarante, c’est une vraie révolution. Tout en voulant préserver la paix du foyer, elle veut pouvoir gagner plus d’argent, jusqu’au jour où George se met à dos son sponsor.

Le soir, ils doivent tous dîner ensemble, et l’une d’elles arrivera sans son mari.

Il fallait nous montrer toute l’humanité de chacun des personnages pour que au fur et à mesure le spectateur commence lui aussi à se sentir inquiet. C’est fait sans pathos, et la réalisation est tout au service de l’histoire qui finit par nous émouvoir. A l’occasion du centenaire de l’acteur génial Kirk Douglas, profitez d’un grand écran pour voir ou revoir Chaînes conjugales.

Fiche technique

Oscar du meilleur réalisateur et du meilleur scénario en 1950

Reprise : 7 décembre 2016 (version restaurée)

Sortie : 30 novembre 1949

Durée : 103 minutes

Avec Jeanne Crain, Linda Darnell, Ann Sothern, Kirk Douglas,

Genre : comédie dramatique