Tu ne tueras point – Avis +

Présentation Officielle

Quand la Seconde Guerre mondiale a éclaté, Desmond, un jeune américain, s’est retrouvé confronté à un dilemme : comme n’importe lequel de ses compatriotes, il voulait servir son pays, mais la violence était incompatible avec ses croyances et ses principes moraux. Il s’opposait ne serait-ce qu’à tenir une arme et refusait d’autant plus de tuer.

Il s’engagea tout de même dans l’infanterie comme médecin. Son refus d’infléchir ses convictions lui valut d’être rudement mené par ses camarades et sa hiérarchie, mais c’est armé de sa seule foi qu’il est entré dans l’enfer de la guerre pour en devenir l’un des plus grands héros. Lors de la bataille d’Okinawa sur l’imprenable falaise de Maeda, il a réussi à sauver des dizaines de vies seul sous le feu de l’ennemi, ramenant en sureté, du champ de bataille, un à un les soldats blessés.

Avis de Valérie

Comme jamais, Mel Gibson a réussi à faire un film qui montre l’horreur de la guerre et donc de l’humanité prête à tuer pour des idées des millions de personnes, contrebalancé par un seul être humain qui, par sa présence et son action sauve des dizaines de ses camarades.

Le talmud dit « Qui sauve une seule vie, sauve le monde entier« . En toute franchise, sans mettre en doute la parole des sages, on a bien envie de moquer de cette affirmation irréaliste. Et pourtant… Nous avons ici toute sa démonstration.

Car dans cette fournaise inhumaine, une personne se bat au détriment de lui-même pour aller au secours de ces compagnons et son acte à la fois héroïque et vital pour des dizaines d’entre eux (dont même quelques japonais). Et c’est également une démonstration de sa foi, celle qui rend tangible l’invisible, celle qui déplace les montagnes…

Arriver à montrer tout ça au grand écran, tout en gardant le souffle épique d’un film de guerre à l’américaine et sans même prendre parti, est un vrai tour de force. On ne s’attendait pas à tant de perspicacité de la part de Mel Gibson qui est devenu la caricature de ce qu’il moque.

Comme on ne s’attendait pas à tant de talent de la part d’Andrew Garfield qui transcende totalement son personnage. Si on adhère au film, c’est grandement grâce à lui. Mais c’est aussi parce que le choix des autres acteurs est parfaitement adéquat, même Vince Vaughn… qu’on n’attendait pas là et qui pourtant est génial…

Ce film est émouvant, car il est précis, minutieux et ne cache rien. Lorsque les soldats arrivent à Okinawa, Desmond Doss est toujours moqué par ses comparses, le premier contact avec les Japonais est abominable. On assiste à une boucherie mise en scène non pas pour exciter notre voyeurisme, mais pour démontrer que la guerre n’est pas un idéal, mais seulement une mise à mort de masse.

Si les membres arrachés, les restes rongés par les vers et les corps agonisants sans espoir sont là, c’est pour rappeler que rien n’est gratuit. Alors qu’une partie de la jeunesse idéalise les seigneurs de guerre, ici, nous ne voyons que des sauvages qui s’affrontent, surement sans savoir pourquoi. Et après coup, ce qui reste d’eux…

S’il n’y avait pas eu ces scènes, le courage du soldat Doss n’aurait pas été si extraordinaire. Car il est comme les autres, il est rongé par la peur, mais guidé et transporté par sa foi, sa certitude qu’il est à sa place. Si c’est le meilleur film de Mel Gibson, de loin, c’est surement aussi le meilleur film de l’année. Il fédère un public hétérogène, disparate et enthousiaste. Et personne n’en sort sans réfléchir à sa destinée, sans pourtant que l’on soit manipulé pour choisir tel ou tel moteur à nos convictions.

À la fin du film, quelques archives nous montrent cet homme au physique sec, au regard pétillant et droit qui a inspiré le scénario. Beau, passionnant, et précieux.

Fiche Technique

Sortie : 9 novembre 2016

Durée : 131 minutes

Avec Andrew Garfield, Vince Vaughn, Teresa Palmer

Genres : drame

Titre original : Hacksaw Ridge

Interdiction : – de 12 ans