Capitaine Frites – Avis +

Présentation de l’éditeur

Pour se sortir du cauchemar d’un divorce qualifié pudiquement de  » difficile « , Arthur décide de s’en aller loin, très loin de Paris. Il échoue à Yabaranga, la capitale chaotique d’un pays africain imaginaire. À suivre ce héros maladroitement flamboyant, le lecteur est rapidement pris dans un tourbillon de situations poétiques, burlesques, ultra sensibles, et hilarantes.

Au fil des pages s’entremêlent un président domicilié dans une tour en chantier, une bande d’insupportables rastas blancs joueurs de djembé, des poissons géants, un Indien d’Amazonie cartésien et des miliciens durassiens…

Tout cet assemblage baroque résistera-t-il à l’arrivée de Morgane, l’ex-femme d’Arthur, venue faire de la vie de ce pauvre garçon un enfer sous les tropiques ?

Avis de Valérie

Arnaud le Guilcher, c’est avant tout une plume joliment affûtée qui ondule entre ironie et cynisme avec des clins d’oeil appuyés à la folie douce et tendre qui l’habite. C’est terriblement séduisant et si vous accrochez, vous vous préparez à une plongée en apnée dans son monde personnel loufoque !

Arthur Chevillard a fui la France car il en allait de sa survie. Sa femme, Morgane, n’a qu’un seul but dans la vie, le pulvériser, l’atomiser, le piétiner. En demandant le divorce, Arthur se doute que ce n’est qu’un répit. Comment une telle femme accepterait qu’on lui claque la porte au nez ?

Parti au Khongia (un pays imaginé en Afrique centrale) comme ingénieur en pisciculture pour le compte de Motal (Motul, Total ?), il s’installe dans une routine toute expat’, à pas faire grand chose… d’autant qu’il y a eu un changement de gouvernement et que cela implique d’être sur ses gardes. Mais, le nouveau président le convoque et il se retrouve vite à devoir lancer son implantation de poissons d’Amazonie dans un lac africain qui permettra de nourrir le pays !

Puis, c’est le début de la fin lorsque sa femme pas encore ex décide de le rejoindre sur place !

Voici en quelques lignes le sujet du roman. Si l’histoire nous tient (malgré-nous) en haleine, ce qui est réjouissant est la manière qu’Arnaud Le Guilcher a de l’écrire. La narration est menée à la première personne par Arthur. Tributaire de ses choix, il est assez lucide pour assumer, sans pour autant lutter trop fort contre ce destin qui s’acharne. Arthur (Arnaud ?) a le sens de la formule. Elle nous touche, embellit notre moment, nous surprend et pousse à la réflexion, sans rater de bien nous fait rire !

Seul bémol, une conclusion frustrante pour cette farce que Woody Allen ne renierait pas mais qu’il n’aurait pas aussi bien réussie qu’Arnaud Le Guilcher ! Son style est plus aérien, moins autocentré ou philosophe.

Une expérience originale à faire absolument !

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 336
Editeur : Robert Laffont
Collection : Roman
Sortie : 18 août 2016
Prix : 19,50 €