La morte dans le labyrinthe – Avis +

Présentation de l’éditeur

La maîtresse favorite d’Henri II, Rosamund Clifford, aurait été empoisonnée, selon la rumeur, par sa femme jalouse, Aliénor d’Aquitaine. Si Henri croyait à ces histoires, l’Angleterre serait déchirée par une lutte meurtrière entre le Roi et sa Reine.

Dans une course contre la montre pour prouver l’innocence d’Eleanor, et avec un dangereux assassin sur ses trousses, Adelia n’a jamais affronté de plus grand danger.

Avis de Valérie

On l’attendait ce deuxième tome des aventures de la sicilienne Adelia Aguilar, médecin des morts, qui après sa première enquête à Oxford s’y est installée, à la demande du roi Henri II. Ce dernier a compris l’intérêt de ses talents et s’il ne peut lutter en plein jour contre l’obscurantisme du pays qui la condamnerait au bûcher si les habitants savaient l’étendue de ses connaissances en médecine, il la protège.

Adelia Aguilar a bénéficié de la liberté de l’enseignement du royaume sicilien. Elle est non seulement médecin, mais a étudié plus particulièrement les causes des décès et se révèle être un atout capital dans l’enquête de la mort de la favorite du roi. Rappelée par Rowley, le même qui l’a demandé en mariage et qu’elle a repoussé, est devenu évêque à la supplique du monarque, elle se voit obligée de le suivre avec sa troupe.

Lors de sa première enquête elle a beaucoup perdu pour trouver le coupable, mais elle a gagné des amis, et Mansur, son fidèle serviteur qu’elle fait passer pour le vrai médecin, s’est aussi acclimaté au frimas du climat de l’île britannique. Ils habitent les fens qui encerclent Oxfod avec Gyltha. Même si le soleil et la liberté qu’elle avait alors dans le sud de l’Europe, elle a appris à aimer l’Angleterre, ses lois, ses gens, leurs coutumes.

Mais ici, l’enjeu va bien au delà de la résolution du crime, car crime il y a. Rosamund Clifford a été empoisonnée et tout semble mener à un complot de la reine Aliénor, emprisonnée par son mari mais qui a réussi à s’échapper. Rowley est persuadé qu’elle n’est pas coupable, il la connaît bien. Mais aux yeux du peuple, ça ne fera pas aucune différence. Et ce qu’il craint le plus, c’est une guerre civile…

Encore une fois, Ariana Franklin nous subjugue par ses connaissances historiques qu’elle arrive parfaitement à mêler avec son enquête. Elle décrit si bien l’horreur de la guerre civile que cette trame est plus sombre que la précédente qui pourtant cumulait en termes de noirceur. Mais notre plaisir de retrouver la fine équipe n’est pas gâché par les menaces pesant sur leurs épaules.

Au delà de l’enquête historique qui nous ravit, nous avons là une incursion au sein du couple de Aliénor et Henri II, qui est bien sûr imaginaire mais s’appuie sur énormément de travail et de documentation. On y est. De plus, comme pour le précédent tome, l’ambiance du moyen-âge décrit est immersive, et il nous faut peu d’imagination pour y être plongé… et plus d’efforts pour en sortir tant on est admiratif. Nous saluons le traducteur qui a fourni un travail exemplaire de haute qualité, totalement addictif.

La dureté de l’époque est bien retranscrite et très peu adoucie par l’auteur. Avec Adelia Aguilar, Ariana Franklin élabore un personnage exceptionnel qui sait montrer ses faiblesses et les accepter… comme ses forces. C’est une femme qui connaît sa valeur à une époque où elles n’en n’ont aucune aux yeux des hommes. Elle en devient alors très moderne, sans jamais oublié le temps où elle évolue.

De plus, le talent de l’auteur n’est pas amoindri par son savoir historique, au contraire. Elle profite de l’un pour alimenter l’autre et fourni à ses lecteurs un moment hors du temps. A découvrir absolument, en débutant par le premier opus pour profiter pleinement de l’évolution des caractères !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 528
Editeur : 10/18
Collection : Grands détectives
Sortie : 21 avril 2016
Prix : 8,40 €