A l’orée du verger – Avis +

Présentation de l’éditeur

En 1838, dans l’Ohio, les fièvres ne font pas de cadeau. À chaque début d’hiver, James Goodenough creuse de petites tombes en prévision des mauvais jours. Et à chaque fin d’hiver, une nouvelle croix vient orner le bout de verger qui fait péniblement vivre cette famille de cultivateurs de pommes originaires du Connecticut.

Mais la fièvre n’est pas le seul fléau qui menace les Goodenough : l’alcool a fait sombrer Sadie, la mère, qui parle à ses enfants disparus quand elle ne tape pas sur ceux qui restent ; les caprices du temps condamnent régulièrement les récoltes de James, et les rumeurs dont bruisse le village de Black Swamp pointent du doigt cette famille d’étrangers.

Heureusement, la visite de John Chapman, figure majeure de l’introduction des pommiers dans l’Ohio, la saveur d’une pomme mûre à point et la solidarité qui peut unir deux enfants partageant le même sort éclairent parfois l’existence de Martha et Robert Goodenough.

Des années et un drame plus tard, frère et sœur sont séparés. Robert a quitté l’Ohio pour tenter sa chance dans l’Ouest. Il sera garçon de ferme, mineur, orpailleur, puis il renouera avec l’amour des arbres que son père lui a donné en héritage. Au fin fond de la Californie, auprès d’un exportateur anglais fantasque, Robert participe à une activité commerciale qui prendra bientôt son essor : il prélève des pousses de séquoias géants pour les envoyer aux amateurs du Vieux Monde.

Auprès de Molly, cuisinière le jour, fille de joie la nuit, il réapprend le langage de la tendresse. De son côté, pendant toutes ces années, Martha n’a eu qu’un rêve : quitter sa prison mentale de Black Swamp et traverser les États-Unis à la recherche de son frère.

Avec la précision et le sens du romanesque qui ont fait sa marque de fabrique, Tracy Chevalier plonge les mains dans l’histoire des pionniers et dans celle, méconnue, des arbres : de la culture des pommiers au commerce des arbres millénaires de la Californie. Mêlant personnages historiques et fictionnels, À l’orée du verger rend hommage à ces hommes et ces femmes qui ont construit les États-Unis.

Avis de Claire

Le dernier roman de l’Américaine Tracy Chevalier nous emmène en 1838, dans les marais boueux et insalubres du nord-ouest de l’Ohio, où les fermiers James et Sadie Goodenough ont la vie dure. Ils travaillent sans relâche dans leurs vergers de pommiers, qui exigent patience et doigté. La famille s’est installée là un peu par hasard, après avoir passé un peu de temps dans leur Connecticut natal, payant chaque année ou presque un lourd tribu à la fièvre des marais qui emporte un à un leurs enfants, ce qui a provoqué l’alcoolisme de Sadie.

Quelques années plus tard, par le truchement de quelques lettres laissées sans réponse, on retrouve Robert, le fils préféré de James, le plus dégourdi, le plus intelligent aussi. Il a fait le choix de partir tenter sa chance ailleurs. Sa route le mène en Californie, au coeur de la ruée vers l’or. Il n’a jamais cessé de penser à cette famille brisée qu’il a laissée derrière lui. S’il a abandonné les pommes, il se passionne désormais pour les arbres… Mais que cherche-t-il à fuir ?

Tracy Chevalier est une merveilleuse conteuse… Que ce soit la Hollande de Vermeer, avec La Jeune fille à la perle, ou encore les brodeuses du Moyen-Age avec La Dame à la licorne, elle a l’art et la manière d’installer une atmosphère qui nous entraîne là elle le souhaite en quelques mots. Ainsi, dès les premières pages, nous sommes transportés dans le Black Swap, ce marais désolant où le quotidien est plus que rude. A l’orée du verger est un conte rustique et cruel, à l’écriture érudite et méticuleuse, qui met en lumière le difficile parcours des pionniers américains.

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 336
Editeur : La Table ronde

Sortie : 11 mai 2016
Prix : 22,50 €