Adieu, Palmyre – Avis +

Présentation de l’éditeur

«  J’ai été quatre fois à Palmyre : c’était le lieu le plus enchanteur de l’Orient, à la fois par la beauté exceptionnelle des ruines et par le paysage romantique qui les entourait. Maintenant que tout est détruit, j’ai voulu me souvenir de ce que cela avait été. On arrivait à l’hôtel Zénobie, désuet, décati, construit dans l’enceinte du site, et d’emblée la légende de la grande reine planait sur la ville qu’elle avait portée à son apogée.

Je ressuscite l’image de Zénobie qui avait osé se dresser, femme et Arabe, contre l’empereur romain Aurélien, chef de l’Etat le plus puissant du monde. Puis j’évoque ce qui restait du site, l’idée générale qui avait présidé à son ordonnancement, avant d’examiner en détail, mais toujours plus en amoureux qu’en érudit, les monuments qui ont subsisté, si poétiques : le théâtre, les temples, les tours funéraires. Avant de conclure par une réflexion sur l’iconoclasme, une des plus vieilles passions de l’homme, qui pousse une idéologie au pouvoir à faire table rase de celles qui l’ont précédée. « . Dominique Fernandez

Voici Palmyre racontée et montrée par deux voyageurs passionnés qui l’ont visitée à de nombreuses reprises. Ce site inouï, détruit en 2015 par la violence de Daech, est reconstitué par les photographies de Ferrante Ferranti qui en donnent une vision exhaustive (temples, agora et théâtre, colonnades et arches, camp de Dioclétien, tombeaux), faisant ainsi oeuvre de mémoire. Palmyre apparaît alors dans sa splendeur, telle qu’on ne la reverra jamais.

Avis de Valérie

Cet au-revoir à l’une des magnificence du Moyen-Orient a été pensé comme un billet de voyage nostalgique, où l’on ressent le tragique du destin de Palmyre. Mais c’est également une analyse intéressante sur le besoin viscéral qu’ont tous les chefs d’états ou de royaumes de remplacer ce qui a été par leurs propres mythologies.

En reprenant des exemples précis, l’auteur relate la destruction des idoles qu’elles soient religieuses ou politiques par le nouveau ‘roi en ville’. Cela permet de prendre le recul nécessaire, sans pour autant nier le deuil de ce passé saccagé par les djihadistes de l’Etat islamique. Si Palmyre a été libérée ce week-end, les dégâts sont irrémédiables.

Ce bel ouvrage (format quasi A4) devient alors son oraison funèbre, magnifiquement mise en image par les photographies de Ferrante Ferranti, très nombreuses imprimées sur un papier de qualité. La plus grande partie du livre en est composée.

Plus qu’un album souvenir, cet un plaidoyer permettant de faire la différence entre la barbarie et la folie, deux notions différentes qui donnent pourtant un résultat identique. On note également que bien que le style de Dominique Fernandez soit précis, intelligent, et détaillé, il reste totalement digeste et agréable à découvrir par un public très large.

Adieu, Palmyre est un document captivant qui rend hommage à l’Histoire du Moyen-Orient et nous permet de visiter virtuellement le lieu, maintenant détruit.

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 128
Editeur : Philippe Rey
Collection : Document
Sortie : 7 avril 2016
Prix : 19 €