Présentation de l’éditeur
Depuis quelques mois, à Paris, la pièce Le joueur d’échecs connaît un vif succès. Tous les soirs, la salle est comble. Mais lorsque Francis Huster, qui interprète les différents rôles, entre en scène pour jouer la 200e représentation, il constate avec stupeur qu’il n’y a aucun spectateur. Des pas résonnent au loin, une silhouette fait son apparition sur le plateau. Les projecteurs se braquent sur le nouveau venu, il s’agit de Stefan Zweig en personne.
Les deux protagonistes entament alors une partie d’échecs endiablée. Francis Huster prend à partie l’homme de lettres qui, selon lui, est à la fois ange et démon, pur et lâche, grandiose et médiocre, élégant dans sa pensée et commun dans ses actes. Mêlant louanges et invectives, le comédien s’adresse tour à tour à l’écrivain magistral, plein d’audace et auréolé de gloire, et au Juif volontairement assimilé qui ne s’assumera que trop tard et qui, submergé par la honte et la lâcheté face au nazisme, fuira au Brésil avant de se suicider.
A travers ces échanges nourris et rythmés, Francis Huster propose une vision originale et iconoclaste de Stefan Zweig, un homme traversé de paradoxes irréconciliables, tout à la fois misérable et génial.
Avis de Claire
Dans la préface, Eric-Emmanuel Schmitt écrit qu’il s’agit là du « livre le plus original qu'[il] connaisse sur Stefan Zweig. Brillant, étrange, décapant, puissant, il échappe aux autoroutes de la pensée« , soulignant ainsi l’approche, originale et tout en subtilité, de Francis Huster. Comédien avant tout, il apporte de fait un regard neuf, l’incarnant plus que l’étudiant, et remontant le fil de la vie de Stefan Zweig au gré de ses événements marquants.
Une histoire étroite lie Francis Huster, Eric-Emmanuel Schmitt et Stefan Zweig. Les deux premiers ont adapté le texte de ce dernier, l’un comme interprète de l’homme lui-même et l’auteur comme adaptateur. L’idée était de revisiter sa dernière oeuvre Le Joueur d’échecs, avec comme point de vue celui de Zweig, incarné par un Francis Huster au sommet de son art.
Comme le remarque Francis Huster, « la vérité sur Zweig est saisissante« . Il choisit d’aborder l’auteur comme un personnage de ses romans, et non un être de chair et de sang. Le suicide de Zweig, preuve de son désespoir absolu, en fait un protagoniste particulièrement troublant et fascinant, à l’image de ces figures dont il a dressé des biographies qui ont fait date : Marie Stuart, Marie-Antoinette, Balzac…
Sa vie aussi fut un roman, et son oeuvre, celle d’un « Nobel oublié« …
Fiche Technique
Format : broché
Pages : 222
Editeur : Le Passeur éditeur
Sortie : 15 octobre 2015
Prix : 18,50 €