Les Tontons Dalton – Avis +

Touche pas au grisbi, foie jaune !

Une fois de plus, Lucky Luke est convoqué pour un problème concernant un Dalton. Quoi ? Un seul ? Qui a fait des siennes ? Joe ? Jack ? William? Averell ? Non, Emmet Dalton. Mais oui, rappelez-vous que les frères Daltons Joe, Jack, William & Averell qui s’évadent régulièrement de prison (et sont tout aussi régulièrement repris par Lucky Luke) ne sont que les cousins maladroits des vils desperados du gang Dalton (Robert, Grat, Bill et Emmett) éradiqué par Lucky Luke lors de l’album Hors-la-Loi (1954).

Or la réalité historique était tout autre. Soixante ans plus tard, il est temps de révéler qu’Emmett Dalton survécut aux 23 balles qu’il reçu lors de l’attaque des banques de Coffeyville[[Bill Dalton également, car il ne participa pas au braquage]]. De plus, Lucky Luke vient d’apprendre qu’Emmett avait un fils. Or la mère de ce dernier est en tournée en France avec Buffalo Bill[[cf. le film d’animation de Marc Boréal & Thibaut Chatel Ma maman est en Amérique, elle a rencontré Buffalo Bill]]. Il faut donc trouver quelqu’un pour s’occuper du rejeton. En toute logique c’est donc aux « tontons Daltons » que la justice a confié cette tâche. Ils sont placés en liberté surveillée (surveillés bien entendu par Lucky Luke) afin d’éduquer leur cher neveu.

Et c’est ainsi que débute une cohabitation plus ou moins harmonieuse entre Lucky Luke, les frères Dalton, leur neveu colérique et Rantanplan. De plus devant l’hostilité du voisinage, Lucky Luke reçoit un renfort énergique en la personne de…Ma Dalton.

Comme si la situation n’était pas assez compliquée, il s’avère que l’héritage de l’adorable bambin attire des convoitises, de la part de Joe Dalton évidemment, mais également des frères Wolf tenant une distillerie clandestine. Or, les frères Wolf sont du genre à se présenter à une réunion avec la puissance de feu d’un croiseur et des flingues de concours ou bien à vouloir éparpiller les problèmes par petits bouts, façon puzzle.

En effet, il convient de préciser que les frères Wolf ressemblent beaucoup aux frères Volfoni (avec les traits de Bernard Blier et Jean Lefebvre) du film Les Tontons flingueurs. Le fait que le notaire Maître Blanchini ressemble à Maître Folace (Francis Blanche) et le majordome « anglais » à Robert Dalban indique que nous nous trouvons dans une nouvelle version du film de George Lautner (comme si ce n’était pas assez clair Lucky Luke et les Dalton montent dans le train à la gare Lautner).

Entre précision historique et rappel des plus pittoresques dialogues de Michel Audiard, cet album ne néglige pas quelques allusions plus modernes comme par exemple lorsqu’on voit un quidam ressemblant beaucoup à DSK et ayant à ses bras deux ravissantes créatures sortir d’un hôtel au nom caractéristique : le Karl Town (et ceci sous le regard de Karl Lagerfeld).

Plus convivial on remarquera la dégustation d’une bouteille très spéciale :
– Il paraît que dedans il y a de la pomme.
– De la pomme?!… Y en a!!

Faut reconnaître : cet album, c’est du brutal.

Fiche Technique

Format : album
Pages : 48 pages couleurs
Scénario : Laurent Gerra & Jacques Pessis
Dessin : Achdé
Couleurs : Mel
Editeur : Dargaud
Sortie : octobre 2014
Prix : 10,60 €