Notre enfance à Tbilissi – Avis +

Présentation Officielle

Tbilissi, Géorgie, début des années 90. Giorgi, 17 ans, fasciné par Tony Montana et Vito Corleone, vit aux côtés de sa mère Maia et de son petit frère, Datuna, pianiste prodige. Alors que peu à peu la ville, en proie au marché noir, s’embrase, Giorgi, devenu l’un des caïds du quartier, tente d’aider Datuna à accomplir son rêve de musicien tout en essayant de le protéger.

Avis de Valérie

La Georgie, pays de l’ex-union soviétique, a acquis son indépendance en 1991. Durant la dizaine d’années qui a suivi, l’état a été livré à lui-même, devenant dangereux pour les civils et où le racket et les menaces devenaient le quotidien des habitants.

Nous suivons Giorgi, un jeune homme de 17 ans à la carrure d’homme, vivant dans une famille sans père mais relativement aisée, avec sa mère Maia, et son petit frère Datuna, un virtuose du piano. Celui-ci est si obnubilé par son art, qu’il ne voit pas ce qui change autour de lui, jusqu’à ce qu’il y soit confronté de force… et y perd son innocence.

Avec cette révolution, les cours ont cessé, et Giorgi erre avec ses amis dans la ville, jusqu’au jour où il comprend qu’il est plus facile et bien plus intéressant de braquer des personnes pour obtenir ce qu’il veut. Sans aucun scrupule, il passe du gentil fils aîné de bonne famille au caïd respecté… puis la violence le rattrape.

Teona Grenade a vécu cette époque et c’est en compagnie de son époux français qu’elle revient sur ses souvenirs afin d’en livrer un instant passionnant, même si elle peine à proposer une vraie histoire. Les scènes contemplatives tirent en longueur et ne livre aucune réelle synthèse. Elle semble ne pas souhaiter montrer l’horreur tout en insistant sur ces conséquences. Elle y perd en cohérence et en force.

Malgré le talent d’incarnation de l’ensemble du casting (Irakli Basti Ramishvili et le jeune Zuka Tsirekidze en tête), la beauté irradiante des images, il manque le supplément d’âme de l’inspiratrice du projet. Elle offre une vision déshumanisée de son témoignage et manque son postulat le plus basique.

Et pourtant, nous sommes subjugués par ce long métrage qui magnifie la Georgie, un pays de l’Est que nous connaissons peu et qui est si différent de ses voisins. La musique et la chaleur de la photographie y sont pour beaucoup, comme l’humanité des personnages.

Bref, si le scénario pêche à nous convaincre nous restons émerveillés par l’histoire, un vrai paradoxe que nous vous proposons d’étudier de près !

Fiche Technique

Sortie : 10 décembre 2014

Durée : 94 minutes

Réalisé par
Avec Irakli Basti Ramishvili, Zuka Tsirekidze, Natasha Shengelaia, etc.

Genre : drame