The Way – Avis +

Présentation Officielle

Tom Avery, médecin américain à l’existence confortable, entreprend le chemin de Compostelle. Sur sa route, il rencontre Jack l’irlandais, Sarah la canadienne ou encore le hollandais Joost, pèlerins au caractère bien trempé. Tous cherchent à comprendre ce que Tom paraît enfouir profondément. D’abord fuyant, il se confie pas à pas, à mesure qu’il apprend enfin à « marcher ensemble ».

Avis de Valérie

Alors que les différents pèlerinages obtiennent un regard relativement méprisant, celui de Saint-Jacques de Compostelle a toujours suscité un intérêt bienveillant, pour preuve des nombreux documentaires ou films sur le sujet.

Tom Avery est un ophtalmologiste, veuf, non loin de la retraite. Il vit une existence confortable et ensoleillée en Californie jusqu’au jour où la police française (représentée par Tchéky Kario, tout de même !) lui apprend que son fils unique Daniel est décédé en montagne, dans les Pyrénées.

Ce fils qu’il n’a jamais vraiment compris se rappelle à son bon souvenir par le biais le plus tragique qui soit. Sur un coup de tête, le père décide d’emprunter le chemin de Compostelle que son enfant avait débuté, un peu pour se punir, un peu pour comprendre, un peu pour faire son deuil…

Entre solitude qui oblige à la réflexion et promiscuité forcée avec les autres pèlerins, Tom va aller au bout de lui même et renouer avec ses racines catholiques, ainsi qu’une certaine vision de la vie.

Il va rencontrer notamment trois personnes qui chacune à leurs manières vont lui apporter un indice important pour se comprendre, pour appréhender la démarche de son fils, et même pour pointer du doigt le sens derrière les affres du destin.

C’est surtout une jolie ballade doucement philosophique à laquelle nous convie Emilio Estevez (du Brat club), tout à la fois réelle puisque nous allons à la rencontre des étapes conduisant à Saint-Jacques. Mais c’est également une démarche émotionnelle de part les réflexions sur la vie et la mort lié à la disparition de Daniel, ainsi que tout simplement, les problèmes plus terre à terre que l’on peut tous être amenés à rencontrer.

Derrière Martin Sheen (père d’Emilio Estevez), nous découvrons une touchante Deborah Kara Unger, l’étonnant et émouvant Yorick van Wageningen (la découverte du film), et James Nesbitt, épatant comme d’habitude.

Les deux heures de pellicules passent sans ennui. Il est agréable de suivre les marcheurs, le paysage est joli et leur compagnie agréable. Malgré le sujet, le film s’adresse à tout public car Emilio Estevez a préféré favoriser le ressenti plutôt que de longues explications psychologiques.

Étonnamment, le film est sorti un peu partout dans le monde à partir de 2010, mais nous le découvrons seulement maintenant, quelques semaines après la tragédie arrivée cet été, un train grande vitesse déraillant en gare de Saint-Jacques de Compostelle.

Seul bémol, quelques fadaises sur les gitans espagnols qui brisent la justesse des propos. C’est bien dommage, car même cette partie pouvait bénéficier d’un éclairage plus intéressant de la part du réalisateur.

Voici un très beau film sur une démarche originale qui montre beaucoup de l’âme humaine.

Fiche Technique

Sortie : 25 septembre 2013

Durée : 128 minutes

Avec Martin Sheen, James Nesbitt, Yorick van Wageningen, Deborah Kara Unger, etc.

Genre : comédie dramatique