Aimer (quand même) le XXIe siècle – Avis +

Présentation officielle

En ce XXIe siècle, nous sommes débordés, souvent inquiets, fascinés par le numérique, nomades dans notre carrière et notre vie amoureuse, incapables de se projeter dans l’avenir, ballottés entre ce qui menace et ce qui promet, plus seul qu’avant, et toujours scotchés à notre écran.

Et si nous vivions une nouvelle « Renaissance », qui fut une époque tourmentée, pleine de doutes, mais riche de créations et de nouvelles libertés ?

Trouver du sens dans ce tourbillon, retrouver du temps au milieu des urgences est peut-être à notre portée, si l’on redécouvre une philosophie de vie laïque au joli nom de sagesse.

On peut trouver des raisons d’aimer, quand même, le XXIe siècle.
Après Trop vite ! qui dénonçait la tyrannie du court-terme, Jean-Louis Servan Schreiber propose une vision plus optimiste du monde où vont vivre nos enfants. Il est directeur du magazine CLÉS.

Avis d’Artemis

Si jeune et déjà si critiqué. Suscitant si peu de confiance alors qu’il entre a peine dans l’adolescence ! Le XXIe siècle, notre siècle – auquel on ne peut échapper car il est le nôtre – mérite-t-il un avis si tranché et si négatif ?

Jean-Louis Servan-Schreiber, essayiste et journaliste, répond à cette question en proposant au lecteur son point de vue d’homme du XXe siècle. Il nous livre ses réflexions sur notre jeune siècle dans une perspective occidentale.

Il propose ainsi un panorama synthétique des thèmes majeurs que le XXIe siècle évoque le plus souvent dans l’imaginaire collectif. Il remet en perspective les critiques émises à l’encontre du XXIe siècle en rappelant l’évolution positive par rapport aux siècles passés. Quels progrès ont eu lieu !

Dans le premier chapitre, l’auteur propose une perspective tout à fait intéressante sur la Renaissance, et un parallèle avec notre siècle : « La Renaissance, pour avoir enfanté notre modernité, n’a pas pour autant été, loin de là, un âge d’or, mais elle a tout fait bouger vers le mieux, malgré les anathèmes et les massacres qui ont pu en résulter. J’aime à croire que notre siècle peut avoir cette fécondité historique, même si, pour l’instant, il suscite souvent l’inquiétude.« [[Citation page 22, chapitre 1, « Une nouvelle Renaissance »]]

Cet essai reprend les thèmes principaux qui font la Une des enquêtes sociologiques, économiques, voire philosophiques de notre société : la révolution numérique, qui réduit les distances et permet une immédiateté à l’échelle du globe inimaginable quelques dizaines d’années en arrière. Elle change les rapports économiques, mais aussi les rapports entre les hommes, ainsi que leurs habitudes quotidiennes.

C’est aussi la peur en l’avenir (vous savez, la petite phrase : « c’est de pire en pire »…), et la perte des repères, une méfiance de plus en plus grande, un isolement grandissant des individus alors qu’ils sont de plus en plus connectés.

Les relations sont alors à redéfinir : « A l’ère des liens faibles, famille, amitié et couple sont en pleine redéfinition, sans norme et sans règle. Chacun doit improviser, se graver un chemin relationnel personnel. Il y a des moments où ça déroute un peu, car nous n’y avons pas été préparés dans notre enfance. Malgré tout, c’est passionnant de devoir inventer, en les vivant, ses modes relationnels sur mesure. » [[Citation page 88, chapitre 10, « Seuls mais jamais seuls »]]

La conclusion est donc optimiste, comme l’annonçait le titre. Car tout est à inventer et réinventer, ce qui laisse la part belle à la créativité. Tout est permis donc, et n’oublions pas que ce siècle est jeune : charge à nous et à nos enfants d’écrire son histoire.

Structurés en brefs chapitres, cet essai se lit avec fluidité et un intérêt jamais démenti. Et l’humour est présent grâce aux dessins qui ouvrent chaque chapitre, illustrant son thème : réussite de finesse et de dérision !

Fiche technique

Format : broché
Pages : 144
Editeur : Albin Michel
Collection : Essais – Documents
Sortie : 12 septembre 2012
Prix : 10 €