Péplum – Avis +

Présentation officielle

Il s’agit de deux volets d’une même exposition pour porter un
regard nouveau sur le péplum. Le musée de Lyon traite de
l’Antiquité spectacle à travers ses collections permanentes tandis que le musée de Saint- Romain-en-Gal s’attache à raconter l’histoire de ce genre cinématographique, revenant sur les sources d’inspiration du péplum, pour en révéler les ingrédients avant d’en décrypter les images. En quelque sorte, l’Antiquité au cinéma.

Par imitation de l’expression « film à costumes » qui désigne les films historiques, apparaît, au début des années 1960 sous la plume de quelques cinéphiles, la formule « film à péplum » puis « péplum », terme
qui trouve son origine dans un vêtement grec féminin, le peplos.

Communément utilisé aujourd’hui pour toute production audiovisuelle dont le scénario se déroule pendant l’Antiquité, il désigne, dans le
cadre de ces deux expositions les films dont le cadre historique est l’Antiquité égyptienne, grecque ou romaine et ceux dont le sujet est biblique.

Chronologiquement, ce terme englobe toutes les productions depuis le Néron essayant des poisons sur un esclave des frères Lumière tourné en 1897 jusqu’à The Immortels de T.S. Dhandwar sorti en 2011 et inclut les séries réalisées pour la télévision.

Avis de Claire

Onirik a pu visiter en avant-première cette fantastique exposition, à Lyon et à Saint Romain-en-Gal, deux sites fabuleux. L’affiche de l’exposition donne le ton, les visages fiers de Yul Brunner (Ramsès) et Anne Baxter (Néfertari), dans le film de Cecil B. DeMille Les Dix commandements (Paramount Pictures 1956) nous invitent à pénétrer dans un univers complètement décalé.

Les deux musées gallo-romains du département du Rhône rendent hommage à un genre cinématographique unique, le Péplum. Cette exposition en deux volets, l’Antiquité spectacle dans ses collections permanentes pour le Musée de Lyon-Fourvière, et l’histoire du genre pour le Musée gallo-romain de Saint-Romain-en-Gal, croise donc Antiquité et histoire du cinéma.

Le péplum (mot latin peplum, du grec ancien πέπλος – péplos signifiant « tunique »), sert à qualifier un type de films de genre, dont l’action se situe dans l’Antiquité, celle de la Rome antique tout particulièrement, de la Grèce antique, mais aussi mythologique, de l’Égypte antique, ou d’inspiration biblique.

Le tout premier film péplum, et aussi le plus court, (moins d’une minute), Néron essayant des poisons sur un esclave produit par les frères Lumière et réalisé par Georges Hatot (1896) est présenté au musée de Saint-Romain-en-Gal, document rare et interprété par des acteurs cabotins en diable.

Le musée de Lyon-Fourvière décline l’exposition dans ses collections permanentes, au gré d’îlots bardés de rouge vif, comme des théâtres miniatures, nous plongeons au coeur de l’Antiquité, avec cette impression paradoxale très nette de remonter dans le temps, en immersion totale dans ce musée aux allures modernes de bunker.

Ces éléments visuels très concrets balisent le parcours, des costumes (notamment ceux des films Astérix & Obélix: Mission Cléopâtre, Alain Chabat, 2002, Astérix aux jeux olympiques, Frédéric Forestier, Thomas Langmann, 2008 ou encore plus ancien Deux heures moins de quart avant Jésus-Christ de Jean Yanne, 1982), des écrans animés, des affiches de films.

Inspiré par la peinture, par l’opéra et ses décors, le péplum ne se soucie pas particulièrement de la vérité historique. Les anachronismes sont légions, comme l’a bien expliqué Claude Aziza. Ce qui compte, c’est que cela fonctionne à l’écran, à l’image des films mettant en scène des héros charismatiques et étonnamment musclés tels que Maciste ou Hercule.

Au musée gallo-romain de Saint-Romain-en-Gal, à une trentaine de kilomètres du centre de Lyon, des pièces épatantes, comme des personnages en carton-pâte créés par Ray Harryhausen, pour Jason et les Argonautes (1963) ou encore Le Choc des Titans (1981), l’un des maîtres de Tim Burton, et l’un des plus ingénieux inventeur des effets spéciaux.

Les thématiques du péplum s’articulent de différentes manières : le côté historique, l’art dans la peinture ou les décors de scène pour les opéras, comme Aïda par exemple, puis dans l’art cinématographique, et enfin dans l’art populaire, comme la publicité. Vous vous souvenez sans doute du savon « Cléopatra » et de de son éffigie terriblement kitsch.

Des extraits de films ponctuent les salles, on revoit avec plaisir le baiser passionné d’Elizabeth Taylor et de Richard Burton dans Cléopâtre de Joseph L. Mankiewicz (1963), dont certains objets du films, des enseignes égyptiennes, appartenant aux collections de la Cinémathèque Française, sont présentés.

Les péplums ont marqué durablement l’histoire de la littérature, des arts et du cinéma, dénonçant bien souvent en parallèle une situation politique contestable, comme Quo Vadis, de Henryk Sienkiewicz (1896), symbole de la Pologne opprimée.

L’exposition, brillamment orchestrée par Claude Aziza, historien de l’Antiquité et passionné de cinéma, Jean-Pierre Adam, architecte-archéologue et Hélène Lafont-Couturier, directrice des musées du département du Rhône, décrypte avec intelligence et minutie les codes du péplum.

Informations pratiques

Musée gallo-romain de Lyon – Fourvière
17 rue Cléberg – 69005 Lyon
04 72 38 49 30
De 7 à 4,5 €
Gratuit : pour les moins de 18 ans et pour tous
les jeudis
Ce billet permet d’accéder au volet de
l’exposition Peplum présentée au musée
gallo-romain de Saint-Romain-en-Gal –
Vienne sans supplément

Musée gallo-romain de Saint-Romain-en-Gal – Vienne
R.D 502 – 69560 Saint-Romain-en-Gal
04 74 53 74 01
De 4 à 2,5 €
Gratuit : pour les moins de 18 ans et pour tous les jeudis

Un billet couplé permet de visiter les deux volets de
l’exposition Peplum (Lyon et Saint-Romain-en-Gal) :
plein tarif : 7 € / tarif réduit : 4.50 €

Crédit photo : Claire Saim pour ©Onirik.net