A la santé d’Henry Miller – Avis +/-

Présentation de l’éditeur

Balthazar Saint-Cene est un antiquaire reconnu sur la place de Paris. Alors qu’il est invité à un mariage qui ne l’enchante guère, il fait la rencontre d’Alma, une femme énigmatique qui se présente comme son ange gardien. Celle-ci va le conduire sur le chemin d’une nouvelle vie, la vita nova : il quitte famille, femme, enfant, activité professionnelle, à la recherche du mystère qui le relie à elle.

Ce sera l’occasion de découvrir un milieu inconnu, ainsi que le courage et le don de soi. Tout au long du récit, Balthazar est accompagné par sa conscience, incarnée par Henry Miller, l’écrivain qui l’a beaucoup marqué et qui habite en lui et le guide au-delà des réponses aux énigmes, vers sa propre identité.

Au départ léger et drôle, avec quelques envolées romanesques originales autour du dialogue Miller-Balthazar, le ton de ce roman psychologique et initiatique devient de plus en plus signifiant, chargé de révélations, jusqu’à la triple fin qui devrait surprendre les lecteurs.

Avis de Claire

La photographie stylisée, en noir et blanc, en première de couverture donne le ton, tout comme le titre, nul ne peut ignorer le rapport d’Henry Miller à la sensualité, voire à une certaine crudité. C’est ce chemin qu’a choisi de suivre aussi Olivier Bernabé, dans de nombreux passages qui desservent le personnage en le nimbant d’une aura un peu trop sulfureuse.

Nous sommes plongés au coeur d’un petit microcosme bourgeois et confortable, celui du héros, Balthazar Saint-Cene (quel nom énigmatique !), quarante ans et quelque chose, une maîtresse, une épouse et un enfant dans ses valises, est un antiquaire bien connu de la place parisienne, comme son père. Rien de bien percutant, rien de bien original, donc.

Lors d’un mariage en province où il va à reculons, il fait une rencontre qui va bouleverser son existence, il s’agit d’une femme mystérieuse prénommée Alma. Il quitte tout pour elle, comme une porte de sortie, un soulagement, une renaissance. Les phrases de l’écrivain Henry Miller ne le quittent jamais et accompagnent en rythme chaque instant important.

Le choix du prénom d’Alma, qui fait référence à la maternité (en latin, la bienfaisante ou la nourrissante, évoque également l’image du lait maternel), n’est pas anodin, notre héros a des comptes à rendre avec sa mère, des non-dits et des blessures d’enfance qui l’ont empêché de véritablement se construire.

Le long chemin de Balthazar sera aussi celui de la reconquête de l’amour filial, ou tout simplement familial. Alma semble être rentrée dans sa vie pour lui montrer qu’un autre chemin est possible. Quand les masques tombent, chacun doit reprendre sa place, les relations complexes entre les différents protagonistes prennent tout leur sens.

Balthazar, personnage tout en nuances, qui ne cherche pas à paraître sympathique, n’est pas avare d’auto-dérision, ce qui donne au roman un ton parfois léger, car le sujet en lui-même n’est pas pas facile. Le texte n’est pas exempt de quelques longueurs, digressions inutiles et lourdeurs, mais au final, réussit à faire passer une émotion palpable.

Fiche technique

Format : broché
Pages : 319
Editeur : Persée
Sortie : 2 novembre 2011
Prix : 21,30 €