Le Pouvoir des Psylles – Avis +

Présentation officielle

« Salut Bérénice,
Je ne t’ai pas beaucoup écrit récemment, mais depuis que Papa m’a coupé les vivres, j’ai eu des tas de choses à gérer.

Je t’avais dit que je voulais tenter une expérience à l’étranger. La déprime de Nóra a accéléré les choses : j’ai décidé de partir en Hongrie pour lui redonner le sourire. Je voulais qu’on prenne un nouveau départ, qu’on mène enfin une vie normale. Mais il faut croire que notre passé nous colle à la peau, où qu’on aille…

Budapest abrite nombre de légendes et de créatures qui semblent s’être donné rendez-vous ici, et je commence à croire que nous n’avons pas atterri là par hasard. Comme si le destin avait voulu rassembler tous ceux qui appartiennent à la nuit… Et on sait comment se terminent les réunions de famille ! »

Avis de Claire

Le Pouvoir des Psylles commence juste au moment où l’on avait quitté Léa et Nora qui partaient pour la Hongrie, où la jeune Stryge devait intégrer un programme Erasmus. Pas d’ellipse, pas de temps mort, on entre immédiatement dans le feu de l’action.

Les deux jeunes filles sont toujours aussi amoureuses, et leur relation, même si elle est extrêmement complexe, parce que l’une est vampire et l’autre son prédateur naturel, est particulièrement touchante. Cette relation va encore s’étoffer, même si c’est toujours Léa qui a l’air bien plus attachée à Nora que l’inverse. Elle reste encore très mystérieuse.

Ce troisième tome apporte la touche finale à cette trilogie très réussie, dont on avait adoré le premier tome, qui se passait entre Pierrefonds et Compiègne, et c’était déjà là un détail original. Ici, l’action se passe à Budapest, que Fabien Clavel connait très bien. On a d’ailleurs souvent l’agréable sensation de visiter la ville en bonne compagnie, tant les descriptions sont détaillées et passionnantes[[Fabien Clavel rend aussi hommage à une figure célèbre de la littérature hongroise, Mór Jókai et notamment à son roman Les Trois Fils de Cœur-de-Pierre (1869)]].

Comme dans les tomes précédents, même si c’est surtout Léa qui prend en charge le récit, Fabien Clavel reprend la technique de l’alternance des points de vue, entre les lettres du vampire Léo et les emails amusants comme dans la première partie du Miroir aux vampires.

Rappelons que depuis le premier tome, Léa écrit une très très longue lettre à sa soeur Bérénice, lui confie tout, ne lui cache rien de ses peurs, de ses pensées secrètes, de ses désirs, de ses espoirs et de ses doutes. Bien qu’elles ne se voient presque jamais, les deux soeurs semblent avoir une relation fusionnelle.

Si le tome 1 nous avait fait rencontrer le père des filles, qui est aussi un Stryge mais refoulant sa nature, ce dernier tome introduit enfin le personnage de la mère, qu’on attendait avec impatience. Cette dernière révèle bien des surprises, et elle est à la hauteur de ce que l’on pouvait imaginer. Léa a de qui tenir !

Léo est toujours présent, il semblait évident depuis le départ qu’il allait accompagner Léa jusqu’au bout de ses aventures, son personnage est de plus en plus fascinant, il fait à la fois penser à Spike dans la série Buffy contre les vampires[[bien que Léo ne soit pas blond, mais ce n’est pas du tout une question de physique, plutôt de coolitude et d’état d’esprit]], mais également au personnage torturé et complètement barré de Moriarty dans la série Sherlock (BBC 2010). Un régal !

Fabien Clavel nous entraîne encore plus loin dans la mythologie qu’il a élaborée, stratifiée, peaufinée de tome en tome[[avec de gros clins d’oeil aux latinistes et héllinistes]]. Les révélations tombent de chapitre en chapitre, le suspense va croissant, chaque évènement amène son coup de théâtre ou sa giclée d’hémoglobine. Chaque élément des trois tomes trouve sa place, chaque détail s’éclaircit et prend ainsi tout son sens.

De nouveaux personnages font leur apparition, à part la mère de Léa, il s’agit de trois lycéens que la jeune fille va prendre sous son aile (si l’on peut dire, pour ceux qui connaissent la mythologie des stryges), ils nous font inévitablement penser au fameux « Scooby-gang », le groupe d’amis prêts à tout et solidaires dans les épreuves, qui assistent le super-héros, comme dans Buffy.

Ce dernier tome est donc absolument excellent, il clôt brillamment cette série vampirique originale, pleine de références à la culture populaire et télévisuelle que l’on aime.

Fabien Clavel a l’ingéniosité de laisser quelques pistes ouvertes, et donc, même s’il est évident qu’il a bien terminé l’histoire de Léa, la reprise de cette mythologie semble possible dans d’autres romans spin-off.

En tout cas, on le souhaite vivement !

Fiche technique

Format : broché
Editeur : Baam!
Pages : 447
Sortie : 9 mai 2012
Prix : 14,50 €