Berthe Weill, 1865-1951 – Avis +

Présentation de l’éditeur

Malgré son rôle considérable dans l’avènement de la peinture moderne, Berthe Weill demeure inconnue et son histoire encore inédite. Elle a pourtant été la première femme à devenir galeriste quand elle a ouvert une minuscule boutique à Montmartre en 1901 où manquant de place, elle accrochait les toiles encore humides par des pinces à linge à des fils tendus à travers sa boutique.

Paris était alors le centre d’un bouillonnement artistique sans précédent dans lequel Berthe Weill, douée d’un talent de sourcier pour reconnaître les meilleurs, est devenue la représentante de toute l’avant-garde. Elle s’est ainsi rapidement imposée comme une actrice majeure de l’Art malgré un contexte antisémite et hostile aux femmes.

Première à vendre les œuvres de Picasso à Paris, elle découvre les Fauves avant le Salon d’Automne de 1905 et propose très tôt les prémices du mouvement cubiste. Durant trente-huit années de carrière, elle a soutenu les débuts de tous les tenants de la modernité en devenant la première marchande de Braque, Derain, Dufy, Léger, Maillol, Matisse, Modigliani, Picasso et de nombreux autres encore.

N’oublions pas de préciser également que la Galerie Berthe Weill était la seule dès son ouverture et durant un quart de siècle à présenter les artistes sur un pied d’égalité quel que soit leur sexe, offrant enfin une légitimité au talent des femmes peintres malgré la misogynie endémique au milieu culturel.

Cette première biographie restitue une manière unique de vivre l’Art en relation privilégiée avec leurs auteurs, une haute considération du métier de marchand de tableaux et de la pédagogie inhérente à cette fonction.

C’est aussi un volet plus personnel présentant une femme d’origine modeste juive qui traverse vivante les deux guerres mondiales en changeant l’Histoire par la seule revendication de son indépendance.

Avis de Claire

Historienne de l’Art diplômée de la Sorbonne et forte d’un parcours au sein de différentes institutions parisiennes consacrées à l’Art contemporain, Marianne de Morvan est la première à s’être intéressée à Berthe Weill.

Passionnée, l’auteur de cette première biographie sur cette femme unique travaille actuellement à la réhabilitation du travail de la galeriste, notamment à travers la préparation de catalogues raisonnés d’artistes exposés à la Galerie Berthe Weill. La recherche continue, et l’acharnement de Berthe Weill n’aura pas été vain.

L’ouvrage de Marianne de Morvan est remarquablement documenté, riche en iconographie, fourmillant de détails historiques, artistiques ou encore sociaux… Rappelons que Berthe est née à un moment où la femme
« n’est pas encore une citoyenne pleine et entière, elle n’est considérée
qu’en complément de l’Homme.
 »

C’est toute une époque qui renaît sous la plume alerte et enthousiaste de Marianne de Morvan. De ses lignes se dégage toute la passion qu’elle ressent pour cette femme d’avant-garde, qui a eu le courage de défier les codes de son temps.

Figure culturelle emblématique de Montmartre en son temps, la « Merveille » selon Raoul Dufy, a été la toute première femme galeriste, elle avait de plus choisi de mettre en lumière les jeunes peintres émergents.

Ces derniers avaient pour nom Braque, Derain, Dufy, Laurencin, Toulouse-Lautrec, Maillol, Matisse, Modigliani, le Douanier Rousseau, Redon, Utrillo, Valadon, Vlaminck, Zadkine ou encore Picasso… Impressionnant. Gageons que sans Berthe Weill, l’art du début du XXe siècle n’aurait pas été le même.

Notez que la Ville de Paris a rendu hommage [[Grâce à l’initiative de Marianne de Morvan]] le 1er décembre 2011 à Berthe Weill. Une plaque commémorative a été posée à l’adresse du 25, rue Victor Massé dans le 9e, à l’occasion de l’anniversaire des 110 ans de l’inauguration de sa galerie et du 60e anniversaire de l’année de disparition de la cette grande dame.

Fiche technique

Format : broché
Pages : 226
Editeur : Pocket
Sortie : 30 novembre 2011
Prix : 22 €