Présentation de l’éditeur
Trois compères décident de voler des tableaux à l’occasion de la journée « Portes ouvertes » de la National Gallery d’Edimbourg. Mike, 37 ans, a fait fortune en créant des logiciels informatiques. Il s’ennuie ferme, et est fasciné par Calloway, un ancien camarade d’école qui est devenu un gangster renommé.
Robert Gissing, directeur de l’Institut d’Art, va bientôt prendre sa retraite et a envie d’un cadeau de départ plus substantiel qu’une montre en or. Et Allan, le banquier, rêve d’accrocher deux œuvres bien précises chez lui. Seulement, monter un casse requiert des compétences, pas seulement de la matière grise. Et des relations dans le milieu. Tout se complique très vite, surtout lorsqu’il faut louer les services d’un étudiant pour réaliser des faux… L’engrenage se révèle infernal, mais le trio a de la ressource.
Expert en fausses pistes et retournements de situation, Rankin mène avec éclat cette fable immorale, et nous surprend jusqu’au bout.
Avis de Marnie
Ce livre, Portes ouvertes, possède les qualités mais aussi les défauts d’un roman de transition. Après sa formidable et passionnante série et le récurrent inspecteur Rebus, Ian Rankin semble vouloir trouver un nouveau souffle. L’idée de ce casse « à l’américaine » a tout pour toucher tous les publics…
L’auteur rassemble les éléments nécessaires pour réussir une comédie policière : un décor solidement planté, le contexte d’un vol fort bien pensé, des personnages différents, nuancés et touchants, et quelques rebondissements dont certains vraiment intéressants.
Vu le nombre de personnes bientôt impliquées dans cette opération qui pourtant était fort astucieuse sur le papier, nous prédisons déjà un désastre annoncé avec une certaine jubilation.
Alors, pourquoi ce cocktail nous laisse-t-il un léger goût d’amertume, d’inachevé ? Tout simplement, parce que Ian Rankin, bien plus habitué aux atmosphères lourdes, pesantes, n’est pas très habile dans la légèreté. Son roman manque de vivacité, de nerf… et même d’enthousiasme.
Au fur et à mesure que l’histoire évolue et que les personnages dévoilent des facettes inattendues de leur personnalité, nous nous éloignons d’eux. Difficile pour le lecteur de s’identifier à des gentils braqueurs amateurs qui peu à peu de losers sympathiques deviennent médiocres.
Donc, le problème est en fait le ton du roman… un roman qui semble s’étirer tant les choses mettent du temps à s’organiser. Le récit ne parvient à s’animer que lorsque le braquage a eu lieu.
Dès lors, Ian Rankin entre d’un pas nettement plus rapide au coeur même du sujet : trahison, désillusion, manipulation… Lorsque la quatrième de couverture nous parle de fable amorale, justement, nous l’attendons avec impatience. Le final quelque peu convenu fait retomber le soufflé qui venait à peine de monter !
Oui, le problème est vraiment le ton. Ian Rankin hésite entre humour et noirceur, entre parodie et étude plus profonde de caractères. Une fable enlevée plus grinçante aurait certainement mieux touché sa cible.
Si cette histoire se révèle tout de même un gentil (mais quelque peu poussif) divertissement sans prétention, la nouvelle série de Ian Rankin où il met en scène un autre inspecteur de police Malcolm Fox, semble nettement plus maîtrisée…
A quand la parution du premier volume ?
Fiche Technique
Format : broché
Pages : 450
Editeur : Le Masque
Collection : Grands Formats
Sortie : 21 septembre 2011
Prix : 21,50 €