Rappelez-vous ce qui est arrivé aux dinosaures – Avis +

Présentation de l’éditeur

Alors qu’une épidémie de grippe sans précédent par sa virulence et sa rapidité s’abat sur la ville – et sur toute l’Europe, semble-t-il – quelques flics tentent de stopper l’ascension de petits voyous dont l’objectif est de devenir de gros dealers. Mais lorsque ces apprentis trafiquants se font aider par des fonctionnaires de police ripoux et bénéficient des ambitions démesurées d’élus municipaux et du zèle illuminé d’associatifs de la réinsertion sociale, l’enquête policière se complique et laisse rapidement la place à une affaire politique particulièrement nauséabonde.

Rappelez-vous ce qui est arrivé aux dinosaures est le premier opus d’une quadrilogie noire se déroulant dans une ville de Province que l’on pourra facilement situer mais dont la ressemblance des héros et des actions avec des personnages et des faits ayant réellement existé n’est bien évidemment que pure coïncidence.

Avis de Marnie

Le grand mérite de ce polar, c’est d’oser s’inspirer de l’air du temps. Nous voici dans une petite ville de province que l’on ne nommera jamais mais qui ressemble furieusement à Rennes. De quoi parle-t-on ? Une épidémie de grippe sur laquelle se focalisent les politiques et les médias, pour enterrer plus aisément tout ce qui fâche… délinquance, trafics en tous genres, racisme, inertie, violences policières, ripoux, détournement de l’aide sociale aussi aveugle que stupide, émeutes et autres joyeusetés des quartiers…

Frédéric Paulin s’offre sur un ton qui parvient à être aussi jubilatoire que désabusé, une satire politico-fiction, tout en dénonçant les épouvantails que l’on nous brandit régulièrement pour nous faire accepter tout et n’importe quoi.

L’intrigue est bien trouvée, soignée, le rythme soutenu, les dialogues enlevés, ironiques, cyniques qui jouent sur le langage entre flics et jeunes de banlieue. Même si l’aspect « tous pourris » pourrait être considéré comme manichéen ou trop facile, Frédéric Paulin possède le grand mérite de nuancer son propos en ajoutant des petites touches d’émotion ou d’humanité fort bien venues.

Cela n’est pas que cela sonne parfaitement juste, c’est seulement très bien écrit dans un style qui séduit rapidement le lecteur. Une des bonnes trouvailles du roman, ce sont les noms ou prénoms, tous empruntés à une mythologie musicale ou sportive… ce qui souligne la tonalité décalée du roman.

Policier oui, mais aussi un auteur qui n’hésite pas à prendre du recul et analyser les travers de notre société actuelle. Par les temps qui courent, cela n’est pas aussi évident que cela !

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 205
Editeur : Pascal Galodé
Collection : Polars
Sortie : 15 septembre 2011
Prix : 18 €