Midgard, tome 1 : L’Invasion/L’évasion – Avis +

– C’est tombé assez loin… si leur dieu nous prend pour cible, il vise plutôt mal !

Bienvenue sur Midgard la « Terre du milieu ». Non monsieur Tolkien, cela n’a rien à voir. Il s’agit de notre Terre qui comme le savent tous les Scandinaves moyenâgeux se trouve entre Asgard le domaine des dieux et Niflheim l’enfer glacé.

Tout commence par une banale histoire de vol : celui d’un morceau de pain. Un orphelin décide de se nourrir aux dépends des nantis et repus. Mais le pain lui échappe dérobé par une mouette. Le bien mal acquis ne profite jamais et ses collègues volatiles lui disputent son bien qui tombe à la mer. Une attaque en piqué devrait désigner le vainqueur. L’oiseau plonge et … outch ! Que fait un morceau de bois sur la mer ? C’est un bateau ! Plus précisément un drakkar. Les Vikings débarquent et ce sont eux aussi des voleurs, plus précisément des pillards.

Ce n’est plus le problème des oiseaux mais des habitants du village. Pillage, massacre : la routine. Fuite, alerte : renforts…renforts ? Les fiers hommes du Nord se décident pour un repli stratégique, sauf un retardataire qui s’essaie à la prise d’otage en menaçant une jeune femme du village.

Problème : il n’a pas choisi la bonne, car ne parlant que le norrois il n’a pas compris les propos des compatriotes de la donzelle :
Tenez-vous prêts les gars ! Dès qu’il a tranché la gorge de cette femme adultère, on s’le fait !

Dur, dur… le métier de conquérant.

L’humour noir parsème donc ce récit d’aventure historique… quoique. En fait il existe deux couvertures à cet ouvrage. Le recto (L’invasion) nous montre bien un guerrier patibulaire. Mais le verso (L’évasion) représente un petit homme bleu, le « héros » de l’autre histoire. Les deux récits sont amenés à se rejoindre au milieu de l’ouvrage.

Dans L’invasion les guerriers nordiques en déroute décident de faire un détour par l’Irlande peuplée de religieux pacifistes en robe (ils l’ignorent, mais on appelle ça des moines). Pour l’instant ils sont perplexes : « on a affaire à des hommes en robe ou à des bonnes femmes très moches ? »

Leurs préoccupations anatomiques sont distraites par la chute d’un objet tombé du ciel. À ce moment le lecteur peut s’interroger sur ce singulier phénomène météorologique et se demander ce qui a bien pu tomber du ciel… un petit homme bleu ? Gagné !

Tout le monde connaît ses classiques ?

Fiche Technique

Scénario & Dessin : Steven Dupré
Couleurs : Benoît Bekaert
Traduction : Daniel Cumin & Marie-Fred Walravens
Lettrage : Joseph Maréchal
Editeur : Casterman
Sortie : septembre 2011
Prix : 15 euros
Inédit, moyen format, 224 p. dont 8 pages couleurs