Pleasures of a notorious gentleman – Avis +

Présentation de l’éditeur

As the black sheep second son of an earl, Stephen Lyons has gained a reputation in the art of seduction, but when his wicked ways result in scandal, he enlists in the army to redeem himself. On the battlefield, he proves courageous…until he is seriously wounded. Returning home to recover, he discovers he can’t remember the angelic beauty who arrives at his doorstep, his babe nestled in her arms.

Mercy Dawson will risk everything to protect the son of the dashing soldier she once knew and admired. When Stephen offers to do the honorable thing, she is determined that London’s most notorious gentleman will desire her and no other. But Mercy fears that what began as an innocent deception could destroy her dreams and their blossoming love if Stephen ever learns the scandalous truth…

Avis de Callixta

Changement radical pour ce second tome de la série de Lorraine Heath. Si le premier tome rappelait bien des romances historiques avec un scénario un peu fragile et des héros aux comportements parfois peu convaincants, cette suite séduit par son originalité et la qualité du récit.

Rappelons tout d’abord que la série porte sur trois frères issus de pères différents. Après avoir suivi l’aîné des garçons, Morgan Lyons, le comte de Westcliffe, nous allons, cette fois découvrir l’histoire de son frère cadet, Stephen. Il ne restera plus que le benjamin de cette fratrie étrange, un duc, jeune mais tellement mature dans son comportement qu’il a pris en charge la famille.

Stephen était apparu comme un personnage assez inconsistant, séducteur, une sorte de Don Juan, arrogant, sûr de son charme. Enfant favori de sa mère qui assume totalement cette injustice faite aux autres, il était adulé par les femmes et n’avait pas un souci en tête. C’est justement pour l’aider à mûrir que ces deux frères vont le pousser à partir à la guerre.

Il est le seul des trois à ne posséder aucun titre et n’a pas de terre ni de rôle social éminent. Il peut par contre briller dans les rangs de l’armée. Dans un prologue qui a encore fortement le ton du premier tome, nous voyons Stephen partir en Crimée où vient de commencer un conflit obscur pour lui. Ce sera ces derniers moments de légèreté. Deux ans plus, tard et après une grave blessure c’est un autre homme.

Lorraine Heath va alors déployer son talent pour les personnages en souffrance ; les deux héros le sont d’ailleurs. Stephen récupère à peine et souffre d’une amnésie complète sur ses deux années de guerre. Ce qu’il considère comme une infirmité le terrorise, l’épuise, le ronge. Il arrive alors ce qu’il craignait le plus.

Une jeune femme, Mercy Dawson, infirmière, lors de la guerre est sur le pas de sa porte, avec un enfant dans les bras, qu’elle dit être le sien. Nous comprenons vite alors que ce qui semble évident ne l’est peut-être pas autant que cela et que la jeune femme a bien des secrets. Il la ronge tout autant que l’amnésie mine Stephen. Ces deux âmes blessées vont se trouver alors et s’apporter un énorme réconfort sans pour autant que leurs problèmes disparaissent.

Lorraine Heath construit admirablement son histoire. Sur un ton grave, douloureux, elle montre la passion qui s’épanouit entre ses deux personnages. Mais régulièrement, leurs secrets, leurs fêlures se rappellent à eux. Ce qu’a oublié Stephen et ce que cache Mercy ne disparaît jamais. Les deux personnages sont passionnants. Le changement de Stephen est total ; le personnage solaire, immature est devenu un homme grave qui fait plus vieux qu’il n’est.

Sa personnalité, ses goûts sont différents mais on reconnaît pourtant le gamin séducteur qu’il était. Mercy est une jeune femme très émouvante qui s’enfonce dans les mensonges de façon crédible et poignante. Ce couple surprend d’autant plus que le héros était apparu sous des jours bien désagréables dans le tome précédent. Tout le talent de l’auteur est de nous faire croire à leur histoire.

Elle a de plus eu l’excellente idée de nous plonger de façon indirecte dans le conflit de Crimée. Cette guerre violente, traumatisante est évoquée par les souvenirs de Mercy qui l’a vécue en tant qu’infirmière. Astucieusement, Lorraine Heath a fait d’elle une des trente-huit jeunes femmes qui ont accompagné la célèbre Florence Nightingale[[cette femme est considérée comme la première infirmière comme nous l’entendons aujourd’hui. Son intervention dans les hôpitaux militaires lors de la guerre de Crimée est l’un de ses premiers faits importants. Elle y apprendra la nécessité de l’hygiène et de la propreté des lieux de soin]] sur le terrain. Elle nous fait partager un traumatisme peu évoqué, celui du personnel soignant, qui travaillait dans des conditions terribles et assistait à des scènes très pénibles. Cela donne aussi une autre dimension à Mercy qui souffre autant qu’un soldat du fameux stress post-traumatique.

Lorraine Heath parvient jusqu’au bout à nous entrainer dans son histoire, ajoutant de très bons passages sur des personnages secondaires notamment sur la mère des trois frères, superbe femme encore jeune. Sa vie difficile, marquée par la mort de ses époux et des déceptions amoureuses est fascinante et c’est un grand personnage qui aurait mérité sa propre histoire. Et il reste le plus jeune des frères, intelligent, anormalement mûr pour son âge (il a vingt-trois ans). Son histoire qui sera la suivante est prometteuse.

Voilà donc un roman d’une bien meilleure facture que le précédent. Les personnages sont plus profonds et touchants, l’histoire est originale et bien conçue, l’émotion toujours présente. Espérons que le troisième opus gardera cet excellent niveau.

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 384
Editeur : Avon
Sortie : 30 novembre 2010
Langue : anglais
Prix : 5,67 €