Exceptionnellement, ici, il vaut mieux voir ce film doublé plutôt que la version originale… Une bonne raison, la voix féminine n’est autre que Martine Sarcey – encore plus intéressante et indispensable – il faut entendre la vraie voix de Robert Hossein (doublé en italien) alors auréolé de son succès cultissime dans le rôle de « Geoffrey de Peyrac ».
Pour lui donner la réplique, en militante féministe avant l’heure, voici la trop rare Catherine Spaak, superbe et talentueuse. Dans ce parcours initiatique où une jeune noble se travestit en homme pour mieux échapper à la révolution qui emporte tout son univers sur son passage, notre héroïne se révèle aussi énergique et passionnée, que séduisante et réfléchie.
Le second rôle « charmeur » et drôle est interprété par Tomas Milian, acteur cubain discret et trop méconnu qui a pourtant joué avec les plus grands (Fellini, Pasolini, Antonioni, Chabrol, Bertolucci, Corbucci, Ferrara, Pollack, Godard, Spielberg, Soderbergh..) et qui nous offre une fort sympathique prestation.
Cette jolie et fine comédie sur le jeu des apparences, où le thème de l’homosexualité est ici traité avec malice et intelligence, est également une délicieuse « romance » qui fait rêver…