Des secrets de feu – Avis –

Présentation de l’éditeur

Claire reprit son souffle et observa le sentier qui, lui avait-on dit, menait au chalet isolé de Turner Mitchell. Vraiment, il fallait être fou pour vivre dans un endroit pareil, surtout seul avec une petite fille. Et, en talons hauts et jupe étroite, Claire n’était pas du tout habillée pour cette « équipée ». Mais elle ne faillirait pas à la promesse faite à Stacey : avant la mort de sa meilleure amie, la mère de la petite, elle avait juré de rendre visite à Turner pour s’assurer que la fillette était heureuse…

Alors qu’elle se remettait en route, elle vit surgir des herbes folles un robin des bois miniature aux yeux bleus qui se campa devant elle. Etait-ce Harrie, la fille de Stacey ? Difficile à dire, Claire ne l’avait vue que deux ou trois fois. Le plus simple étant encore de vérifier, elle s’apprêtait à engager la conversation avec l’enfant. Mais, au même moment une voix peu amène s’éleva derrière elle. Une voix qui lui lança : « Je peux savoir ce que vous fabriquez à proximité de mon chalet ? »

Avis de Marnie

Si vous voulez comprendre pourquoi vous n’avez jamais entendu parler de Doreen Roberts, un auteur qui a écrit une vingtaine de romans dans les années 90, vous pouvez jeter un coup d’oeil sur celui-ci. Au départ, l’idée classique est pourtant sympathique. De riches grands-parents essayent de récupérer leur petite fille, après le décès de sa mère, alléguant que notre héros, Turner, ne peut lui apporter tous les biens matériels et un environnement stable qu’ils peuvent eux lui offrir. Donc, nous pensons que comme d’habitude le pauvre papa est victime d’une sombre machination et que Claire, l’amie d’enfance de la maman décédée va sauver tout ce petit monde et calmer le jeu… sauf que l’intrigue va devenir aussi incohérente que bizarre.

En effet, que penser d’un père et de sa fillette de huit ans, qui vivent donc dans un chalet sans voisin à des kilomètres à la ronde, l’heureux papa la laissant seule toute la journée alors qu’il va travailler au village dans une petite boutique de pêche ? Que fait donc la petite fille pour s’occuper avec l’autorisation de son géniteur ? Alors, elle parcourt seule la montagne, s’est trouvé plusieurs cachettes inconnues de tous, fait de l’escalade et s’entraîne à lancer des couteaux, car après tout cela peut toujours servir contre des bêtes sauvages. Si Claire est plutôt décontenancée par cette éducation pour le moins laxiste, elle ne tarde pas à accepter cet état de fait, même si les services sociaux ont du mal, et on les comprend, à trouver tout cela adapté à une éducation digne de ce nom. L’auteur hésite à prendre le parti des uns ou des autres et au bout d’un moment, on se demande si cette pauvre gosse ne serait pas mieux confiée à des gens normaux.

Malheureusement, Doreen Roberts ne sait pas rendre sympathique Turner qui passe pour un ours borné, pas très futé, inconscient du moindre danger. Alors, avec d’énormes sabots, elle introduit des rebondissements plombant. Nous voici avec un tueur fou dans la forêt qui met le feu partout et qui a pris comme cible la petite fille qui passe son temps à le fuir… Plus que dramatique, c’est une sorte d’amertume qui prend le pas sur le reste, alors que tout l’univers de nos héros part en fumée. La fin fait l’objet d’un happy end de circonstance auquel on ne croit pas une seconde.

Indigeste, tristounet et surtout… sans profondeur ni intérêt !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 314
Editeur : Harlequin
Collection : Prélud’
Sortie : 1 avril 2011
prix : 5,50 €