TCM – Quand la ville dort

Plus connu sous son titre américain, Asphalt Jungle, qui résonne avec toute l’âpreté et la dureté que l’on imagine, ce thriller « des villes » est avant tout une des grandes réussites du romancier-scénariste W.R. Burnett qui a notamment signé Little Caesar, High Sierra et Scarface.

Sa construction est intéressante, car c’est un des premiers grands films américains sans héros principal, l’action étant centrée sur un groupe de personnages se préparant à commettre un hold-up. John Huston, alors devenu un des grands réalisateurs d’Hollywood, se permet d’imposer le sulfureux et controversé Sterling Hayden, soutenu par le très shakespearien Louis Calhern.

Celui-ci joue le protecteur d’une starlette, dont les débuts sont ici remarqués : Marilyn Monroe qui éclipse Jean Hagen (qui se vengera deux ans plus tard en volant la vedette à Gene Kelly et Debbie Reynolds dans Chantons sous la pluie).

On retiendra une atmosphère à couper au couteau, faite de trahisons, d’alliances tragiques et de dénonciations amères, et ce, en pleine période de maccarthysme, indissociable de la noirceur du film.